Jean-Dominique Barraud, maire de Lavoine, petite commune de l'Allier, a décidé de marcher jusqu'à Paris pour protester contre un projet d'Aréva visant à réaménager l'ancienne mine d'uranium située sur la commune voisine. L'élu s'inquiète des risques pour la santé de ses concitoyens.
Les inquiétudes du maire de Lavoine
Cette action coup de poing de l'élu fait notamment suite à une "commission de suivi des sites" organisée fin janvier, durant laquelle Areva a présenté aux élus et aux habitants son nouveau projet de réaménagement de l'ancienne mine des Bois Noirs située à Saint-Priest-la-Prugne, dans la Loire. Le groupe a indiqué vouloir "mettre en place un réaménagement plus pérenne" et remplacer la couverture d'eau par "une couverture solide". Le groupe a déposé fin décembre une demande d'autorisation d'exploiter à la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), qui doit étudier la faisabilité du projet. Si elle donne son accord, une enquête publique sera lancée à l'automne. Selon Areva, "toutes les précautions seront prises lors de ce réaménagement et d'autres élus locaux vont dans le sens de ce projet". Coût de ce projet : 15 à 20 millions d'euros.Marchant une vingtaine de kilomètres par jour, le maire de Lavoine se trouvait vendredi 14 février dans la Nièvre. Il espère pouvoir s'entretenir à Paris avec la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Ci-dessous le reportage de France 3 Auvergne.
Reportage : Christophe Jouvante, Arthur John. Intervenants : Jean-Dominique Barraud (Maire de Lavoine), Pascal Vernisse (maire de Dompierre-sur-Besbre, Conseiller général de l'allier en charge de l'eau), Evelyne (Accompagnatrice)
Le groupe Areva (ex-Cogéma) a exploité une usine d'extraction d'uranium de 85 hectares à Saint-Priest-La-Prugne, près de Lavoine. L'exploitation du gisement du Limouzat avait démarré en 1954 et une mine à ciel ouvert a fonctionné jusqu'en 1980. Le site ligérien des Bois-Noirs comprenait une usine de traitement de l'uranium qui a été active de 1960 à 1980. En 20 ans, cette usine de Saint-Priest-La-Prugne a traité près de 2,5 millions de tonnes de minerai contenant près de 7000 tonnes d'uranium. Selon la Criirad (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité), qui a effectué des études pour un collectif, cette exploitation "a généré des millions de tonnes de déchets radioactifs" dont les confinements n'ont pas été garantis. Fermée depuis juillet 1980, la mine ligérienne à ciel ouvert et ses galeries ont été recouvertes par un lac artificiel profond de deux mètres. Cette étendue d'eau sert de protection contre les émanations radioactives des déchets d’exploitation...