Un deuxième policier impliqué dans l'interpellation de Wissam El-Yamni, dans la nuit du 31 décembre 2011 à Clermont-Ferrand, dans des conditions controversées, a été mis en examen pour "coups mortels", a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
Moins de deux semaines après une première mise en examen d'un policier pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner", un autre membre des forces de l'ordre a été mis en examen pour "coups mortels par personne ayant autorité", a-t-on appris mardi.
"Le policier mis en examen est celui qui était à l'avant du véhicule", a précisé Maitre Jean-Louis Borie à l'AFP mardi, l'un des deux avocats de la famille El-Yamni. Wissam El-Yamni était tombé dans le coma après son interpellation à Clermont-Ferrand, dans le quartier de la Gauthière. Il est mort neuf jours plus tard.
Selon le conseil de la famille, ces deux mises en examen sont "un tournant dans l'enquête qui va évoluer" et qui comporte encore de nombreuses "zones d'ombres". Des photographies du corps de Wissam El-Yamni avaient montréun serrage au niveau du cou.
Selon Me Borie, la décision de mise en examen avait été prise collégialement par les deux juges d'instruction en charge du dossier. Un rapport d'expert avait pointé l'hypothèse du "pliage" avec compression de la carotide comme cause du décès, un second rapport avait toutefois dit que "cela n'expliquait pas tout".
Réaction de la Direction départementale de la Sécurité Publique du Puy-de-Dôme. Voici le communiqué de presse diffusé mercredi 19 mars :
"Suite à l’affaire Wissam EL YAMNI, décédé en milieu hospitalier, après une arrestation de police en date du 1er janvier 2012, des policiers, auteurs de cette arrestation légitime, ont été mis en examen.
La Direction Départementale de la Sécurité Publique du Puy-de-Dôme confirme sa totale confiance en la justice et ne doute nullement de l’objectivité des magistrats saisis de ce dossier.
De fait, les policiers présumés innocents vont dorénavant pouvoir, avec leurs avocats, se défendre en ayant accès au dossier judiciaire en cours.
La hiérarchie de la Police Nationale entend réaffirmer que toute menace, toute insulte, toute fausse rumeur feront l’objet d’un dépôt de plainte et d’éventuelles poursuites en justice".