Contrairement à 2008, où il l'avait emporté dès le premier tour, le maire de Lyon Gérard Collomb (PS) est cette fois-ci en ballottage, avec 35,76% des suffrages. Son challenger UMP, Michel Havard, a totalisé 30,49% des voix, quand le FN en recueillait 12,19%.
Dans son propre arrondissement, le 9e, Gérard Collomb ne totalise que 46% des suffrages, loin devant la liste de Michel Havard (UMP) (22%) et celle du FN (13,78%). Ses listes arrivent en outre en tête dans six des neuf arrondissements de la ville, mais sont largement devancées par celles de l'UMP dans les 2e et 6e, déjà dirigées par des maires de droite.
Dans le 6e, la liste UMP-UDI est même élue dès le 1er tour, dépassant d'une poignée de voix les 50%. Dans le 2e, la droite dépasse les 47%, 20 points devant la liste Collomb. Toutefois, le leader de la droite est devancé de justesse par la liste du maire sortant dans le 5e arrondissement où il se présentait.
Pas de triomphalisme
Michel Havard estime que "rien n'est joué" pour le second tour
Il voit dans les résultats "la sanction nationale et la sanction locale que subit Gérard Collomb de la part des Lyonnais". Le leader de l'UMP, qui a lancé un appel aux abstentionnistes, ne pourra guère compter, au second tour, sur le renfort des voix du candidat centriste Eric Lafond, dont les listes culminent autour des 3% des suffrages.
La surprise de ce premier tour est venue du 1er arrondissement où la liste de la maire sortante (ex-PS alliée au Front de gauche), Nathalie Perrin-Gilbert, obtient plus de 33% des suffrages et devance largement la liste du maire de Lyon (25,5%). C'est un camouflet pour le maire, dont les relations avec son ancienne colistière sont pour le moins tendues, même si celle-ci a annoncé être dans une position de "responsabilité" pour le 2e tour.
Sur les autres arrondissements, le Front de gauche ne réalise pas de vraie percée, n'atteignant les 10% que dans un autre arrondissement: le 4e. EELV, qui, comme le Front de gauche, avait décidé de partir sous ses propres couleurs, contrairement à 2008, franchit la barre des 10% dans trois arrondissements, les 1er, 4e et 7e.
Ces résultats laissent présager de discussions tendues d'entre-deux-tours à gauche
Dès dimanche 23 mars au soir, sur notre antenne, Gérard Collomb a lancé un "appel au rassemblement" au second tour à ses anciens partenaires "pour que Lyon reste dans les valeurs qui ont toujours été les siennes". Une allusion au score du FN qui confirme sa percée nationale en étant en position de se maintenir dans sept des neuf arrondissements. C'est dans les quartiers populaires que le FN fait ses meilleurs scores, avec notamment plus de 18% dans le 8e et 13,78% dans le 9e.
Le sénateur-maire sortant de Lyon, Gérard Collomb (PS), qui brigue un troisième mandat, avait opté pour une très large ouverture de ses listes à des personnalités de la société civile dans une ville réputée pour son vote centriste. Moins de la moitié des 221 candidats présents sur ses listes sont encartés au PS.L'élection du maire de Lyon, deuxième ville de France et véritable capitale régionale, revêt évidemment une forte dimension symbolique même si le maire socialiste sortant, Gérard Collomb, a toujours fait office de favori incontesté. En 2008, celui-ci avait été réélu dès le premier tour avec 53,07% des voix.
La réaction du maire de Lyon au soir du premier tour:
En vertu de la loi PLM, il ne suffit pas de remporter la majorité des suffrages à Lyon pour en devenir le maire. Comme à Paris et Marseille, les électeurs lyonnais élisent un maire d'arrondissement (ou de secteur) et désignent des conseillers municipaux qui dans un troisième tour éliront le maire de la ville.
Mais l'enjeu du scrutin n'est pas tant la mairie de Lyon, que Gérard Collomb devrait conserver facilement, que la présidence du Grand Lyon, que la droite voudrait lui ravir. Pour cela, elle espère le basculement de villes de la périphérie et de deux arrondissements, les 3e et 5e.