Si Jean-Pierre Gorges vient d'officialiser sa candidature à un cinquième mandat en 2026, une majorité de maires sortants du Centre - Val de Loire préfèrent temporiser pour se concentrer sur leur fin de mandat. D'autres, au contraire, ont annoncé très tôt leur candidature. État des lieux au 2 décembre.
Ceux qui ne se prononcent pas (encore)
"Beau sujet mais je ne répondrai pas à ces questions trop en amont des échéances". A propos d'une candidature aux municipales en 2026, le maire de Blois (Loir-et-Cher) préfère botter en touche. On le relance par SMS : "Avez-vous malgré tout pris votre décision ? Quand l'annoncerez-vous ?" Nous attendons toujours la réponse du socialiste Marc Gricourt...
Alors, objectif quatrième mandat, ou pas ? Le premier secrétaire fédéral du PS en Loir-et-Cher, Christophe Chapuis, affirme ne pas le savoir lui-même, mais "il est nécessaire et on a très envie que Marc reparte. Il a l'expérience et les habitants le connaissent."
Grande discrétion également du maire sortant de Bourges (Cher). Yann Galut (DVG), "en break" pour la journée, nous renvoie vers son attachée de presse, qui interroge à son tour le directeur de cabinet (plus il y a d'intermédiaires, moins c'est bon signe)... D'ailleurs le suspens, s'il y en avait, retombe très vite : "L'annonce d'une candidature n'est pas du tout d'actualité".
A Orléans, la réponse est encore plus brève, : la mairie, que nous avons sollicitée, ne souhaite pas nous répondre à ce sujet.
Rien n'est exclu
André Laignel, maire (PS) d'Issoudun, 81 ans
À présent, direction la Touraine : serons-nous plus chanceux à Tours (Indre-et-Loire) ? Silence assourdissant du côté de l'hôtel de Ville, mais nous parvenons tout de même à joindre l'élu Christophe Boulanger, interviewé en sa qualité de coresponsable local du parti "Les Ecologistes", auquel appartient le maire de la Ville, Emmanuel Denis.
"Emmanuel est le candidat naturel" pour mener la gauche vers un deuxième mandat, souligne sans hésiter le conseiller municipal délégué aux mobilités, car il a su montrer qu'il était capable de "porter des projets et d'animer une équipe".
En revanche, réponse plus nuancée du patron du PS, Franck Gagnaire. Pour l'adjoint à l'éducation, le choix du candidat à gauche "fera partie des discussions qu'on devra avoir" , tout en finissant par reconnaître qu'"il y a bien un maire sortant". Sous-entendu : légitime à se représenter.
Enfin du côté d'Issoudun (Indre), André Laignel (PS), 83 ans en 2026, briguera-t-il un huitième mandat ? Réponse par un SMS laconique, mais qui a fait ses preuves en politique : "Rien n'est exclu".
Ceux qui repartent
Eux l'avaient annoncée très tôt, cette candidature, quelques mois avant celle du maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges (DVD). L'édile, comme il l'a annoncé à France 3 Centre-Val de Loire ce lundi 2 décembre, partira à l'assaut d'un cinquième mandat.
Parmi les candidatures précoces, on retrouve d'abord celle du maire (DVD) de Châteauroux, Gil Avérous, pour un troisième mandat. Une annonce faite dès octobre 2023.
Sa nomination comme ministre de Michel Barnier ne change pas la donne : "Ma priorité reste mon mandat local, nous confirme-t-il. On a des projets qui vont bien au-delà de 2026 et nous devons les mener à bien. Regardez la passerelle de la gare ou la requalification de la friche Balsan, il faut du temps, car les dossiers sont compliqués à monter".
Y a-t-il un avantage à être ministre pour sa ville ? "Oui, car aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, tout se décide à Paris". Craint-il de ressortir abîmé de cette expérience nationale ? "Non, car quand on sert l'Etat, à l'image de Michel Barnier, les habitants vous sont reconnaissants".
Se déclarer tôt ? Ça permet d'éteindre toute velléité de candidature en interne
Benoît Digeon, maire (LR) de Montargis
Cela fait plusieurs mois aussi que le maire (LR) de Montargis a annoncé la sienne. Élu en 2018 après la démission de Jean-Pierre Door et réélu en 2020, Benoît Digeon vise un troisième mandat. L'argument noble du temps long, encore, car il faut "une vision pour la ville".
Et un autre, plus pragmatique : se déclarer tôt, "c'est plus clair pour les habitants, et ça permet d'éteindre toute velléité de candidature en interne". Voilà qui est dit.