Le fabricant de cigarettes Seita, filiale du britannique Imperial Tobacco, prépare un plan de restructuration visant à supprimer plus de 350 emplois, soit 30% des effectifs, a affirmé mardi le syndicat CGT, ce que l'entreprise n'a ni confirmé, ni démenti.
"Suite à des fuites au niveau du groupe Imperial Tobacco à l'étranger, les représentants du personnel ont eu vent d'un projet de restructuration qui impacterait un tiers des 1 180 salariés de la Seita en France", selon un communiqué de la fédération CGT des tabacs. Ce projet pourrait aboutir à fermer l'usine de Nantes et le centre de recherche de Bergerac (Dordogne), a déclaré à l'AFP Michel Laboureur, secrétaire CGT du Comité central d'entreprise (CCE) de la Seita et délégué du CE à Nantes.
Le site de Nantes compte 327 salariés et le centre de Bergerac une trentaine. Selon la CGT, premier syndicat de l'entreprise, la direction devrait dévoiler ses intentions lors d'un prochain CCE mi-avril. Une porte-parole de l'entreprise, interrogée par l'AFP, "a refusé de commenter une information issue d'un tract syndical", en soulignant qu'il s'agit d'une "inquiétude soulevée de multiples fois déjà" par ce syndicat au cours des derniers mois. L'entreprise ne dément, ni ne confirme, a-t-elle précisé.
"Les bruits de couloirs se font plus insistants mais je n'ai pas d'informations", a indiqué pour sa part à l'AFP Véronique Doumeur, déléguée Unsa au CCE. "Avec la baisse des ventes en France et en Europe, on est en surcapacité" mais si une restructuration se confirmait, la CGT "se battra pour le maintien du site et des solutions alternatives", prévient M. Laboureur.
La Seita, dont le siège est à Paris, emploie environ 1 150 salariés sur cinq sites en province: deux usines de production de cigarettes, à Nantes et Riom (Puy-de-Dôme), une usine de traitement du tabac au Havre (Seine-Maritime), deux centres de recherche à Bergerac (Dordogne) et Fleury-les-Aubrais (Loiret), selon les données communiquées par l'entreprise.
Rebaptisée Altadis entre 1999 et 2008, après la fusion avec son homologue espagnole la Tabacalera, l'ex-régie publique française des tabacs fabrique les marques Gauloises, News et Gitanes. Elle a été reprise en 2008 par Imperial Tobacco, qui avait alors supprimé un millier d'emplois, la moitié des effectifs. Le groupe britannique, quatrième mondial, a vu ses revenus nets reculer de 6% sur les trois derniers mois de 2013.