Chayson, le petit garçon de 2 ans et demi soi-disant disparu depuis plusieurs jours près de Moulins n'avait d'existence que sur Facebook. C'est ce qu'ont découvert les policiers de Moulins et du SRPJ de Clermont-Ferrand . La femme qui avait alerté de sa disparition pourrait être mise en examen.
Pendant 5 jours, policiers, pompiers et magistrats ont donc été mobilisés pour retrouver un petit garçon de 2 ans et demi qui n'existait pas. Voilà ce qu'ont découvert mercredi les enquêteurs. Chayson, disparu vendredi autour du plan d'eau des Ozières à Yzeure et son père, Rayane, n'avaient d'existence que sur les réseaux sociaux. Oui, une personne s'était donné la peine de les créer, de leur associer un compte Facebook, des photos, une vie virtuelle. Mais non, personne ne les avait jamais vus et surtout, personne ne pouvait les retrouver.
"L’enquête pour enlèvement et séquestration a été clairement réorientée sur des faits de dénonciation de crime ou de délit imaginaire", a déclaré le procureur de la République à Cusset, Eric Mazaud, précisant que trois personnes, dont deux mineurs, étaient entendus dans le cadre d’une garde à vue.
"Ça a été long et compliqué, mais on est en mesure de dire que le jeune Chayson n’a jamais existé, pas plus que son père ou sa mère", a-t-il ajouté.
"Ça part un peu dans tous les sens"
Vendredi 11 avril, c'est la tante du prétendu père de Chayson, Rayane, qui a donné l'alerte. D'elle-même, elle est venue pousser la porte du commissariat de Moulins pour expliquer son inquiétude de ne pas avoir vu le petit garçon depuis plus d'une semaine. Les parents quant à eux étaient injoignables et sans domicile connus. Une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration" a été ouverte lundi par le parquet de Cusset et une enquête avait été ouverte, menée par le SRPJ de Clermont.
Lundi, le procureur de la République à Cusset, Eric Mazaud, affirmait que "l'ouverture de cette information contre X (allait) permettre aux enquêteurs d'exercer dans un cadre juridique plus confortable, comme pouvoir faire des perquisitions et des garde-à-vue. Ceci dit, nous n'avons pas pour autant d'éléments supplémentaires. Les faits qu'on nous raconte sont confus. Ça part un peu dans tous les sens", a ajouté le magistrat dont le parquet, compétent en matière criminelle, a été saisi aux dépens du tribunal de Moulins jusque-là en charge du dossier.
Mercredi, la fameuse "tante" de Rayane, une Yzeurienne de 47 ans, a finalement été mise en garde à vue. "On est dans une histoire malheureusement très actuelle où des personnes ont décidé de créer des faux comptes Facebook, en prenant des images sur des vrais comptes pour alimenter ces faux comptes et les faire vivre entre eux avec des commentaires", a expliqué Eric Mazaud. "On est prudent sur les motivations qui ont poussé à faire de fausses dénonciations", a souligné le magistrat, qui émet deux hypothèses : "On est en train de travailler sur les mobiles, soit c’est un problème psychologique, soit il y a des objectifs derrière, vengeance ou autre."
Deux mineurs ont également été mis en cause dans cette affaire. La fille de cette "fausse tante", une adolescente, et son cousin, mineur également ont été placés en garde à vue . La fausse tante risque par ailleurs une réelle mise en examen pour avoir dénoncé des faits imaginaires.