La Turquie a fait un geste un faveur des Arméniens massacrés sous l'Empire ottoman, adressant mercredi pour la première fois ses condoléances aux descendants des victimes de ce drame. Réactions dans notre édition de 19 h d'Edouard Tchokaklian, auteur de théâtre, en duplex de Valence.
Edouard Tchokaklian est l'auteur à l'origine de la pièce "Papiers d'Arménie", qui évoque sous forme théâtrale le génocide arménien. Il était en direct sur notre antenne pour livrer une première réaction à la déclaration du Premier Ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, la veille du 24 avril, considéré comme étant la date anniversaire du début du génocide arménien.
Le Premier Ministre turc a déclaré "nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie dans les circonstances ayant caractérisé le début du XXe siècle reposent en paix et nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants". C'est la première fois qu'un responsable turc de ce rang se prononce aussi ouvertement sur les événements qui ont marqué les dernières années d'un Empire ottoman sur le déclin sans pour autant utiliser le mot "génocide" que la Turquie nie catégoriquement.
"C'est un devoir humain de comprendre et de partager la volonté des Arméniens de commémorer leurs souffrances à cette époque", selon le communiqué, qui ajoute : "On ne peut contester que les dernières années de l'Empire ottoman aient été une période difficile, générant des souffrances pour des millions de citoyens ottomans, turcs, kurdes, arabes, arméniens et autres, quelle que soit leur religion ou leur origine ethnique".
Dans son message, M. Erdogan évoque la nécessité d'une réconciliation entre Arméniens et Turcs, renvoyant à une initiative de normalisation entre la Turquie et l'Arménie, lancée en 2007 mais qui n'a pas abouti, tout en dénonçant aussi la volonté de saisir le prétexte de ces massacres pour attaquer la Turquie.