Jean-Marie Le Pen : l'homme qui a réussi à "imposer l'extrême droite dans l'espace électoral", pour le chercheur Nicolas Lebourg

Nicolas Lebourg est chercheur à l'Observatoire des radicalités politiques et chercheur associé au CEPEL (CNRS-Université de Montpellier). Spécialiste des mouvements d'extrême droite, il a répondu à France 3 Occitanie après le décès de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Suite au décès annoncé, ce mardi 7 janvier 2025, de Jean-Marie Le Pen, le chercheur montpelliérain Nicolas Lebourg, spécialiste de l'extrême droite, était l'invité d'ICI 19/20 sur France 3 Occitanie. Il réagit à la disparition du fondateur du Front National en trois questions.

Jean-Marie Le Pen avait une histoire particulière avec l'ex Languedoc-Roussillon, peut-on parler de liens privilégiés ?

Il y a une relation particulière de l'extrême droite populiste avec notre région. Déjà en 1965, Me Tixier-Vignancour, avant même Jean-Marie Le Pen, fait de très bons scores dans notre région. Et les parents de Louis Aliot, le maire RN de Perpignan, font partie des électeurs de Jean-Marie le Pen en 1974, à l'époque où il fait 0,74% des voix.

Quel rôle a-t-il joué dans la montée de l'extrême droite dans la région alors que le Rassemblement national est ici le parti majoritaire aujourd'hui ?

Jean-Marie Le Pen a joué un rôle fondamental dans la fondation de l'extrême droite. L'extrême droite en France, depuis le 19ème siècle, est très particulière. C'est une nébuleuse de groupuscules très faibles quantitativement, très divisés. À la fin des années 60, ils font moins de 1% des voix aux élections législatives. Jean-Marie le Pen, c'est l'homme qui va réussir à stabiliser l'extrême droite, rassembler ces groupuscules et à l'imposer dans l'espace médiatique puis dans l'espace électoral. Donc, il joue un rôle tout à fait fondamental. Il commence à militer en 1948 et s'arrête en 2015.

Quel héritage laisse-t-il ? Son décès met-il un terme définitif à sa doctrine ou a-t-il encore des partisans dans la région ?

Les idées de Jean-Marie Le Pen, depuis 1948 ont toujours été les mêmes. Il est resté fidèle à un socle idéologique que l'on appelle le "national populisme" qui est né à la fin du 19ème siècle et ce socle idéologique, on le retrouve chez sa fille Marine Le Pen mais aussi chez Jordan Bardella, avec quelques modulations, quelques différences, mais il y a une longue continuité politique. Jean-Marie Le Pen, au début des années 80 répétait : "je préfère perdre sur mes idées que gagner sur celles des autres". Et donc, des nationaux populistes en France, vous en avez plein les plateaux de télévisions, vous en avez dans les urnes, le national populisme est une force importante en France. 

Propos recueillis par Florent Hertmann.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information