La CGT de Renault Trucks estime que le plan de 4.000 suppressions d'emplois, dont 1.300 en France, décidé par le groupe Volvo, était "avant tout un plan de licenciements boursiers". Le site de Lyon est le plus touché.
Grégory Khiati, délégué syndical central de Renault Trucks a expliqué en conférence de presse : "alors que le groupe a dégagé, de 2001 à 2013, 10,93 milliards d'euros de bénéfices, 83% de ces bénéfices, soit 9,08 milliards d'euros, ont été distribués aux actionnaires sous forme de dividendes".
Assurant que ces chiffres proviennent des rapports publics annuels du groupe, consultables sur internet, il a précisé que "ces dividendes se sont élevés à 700 milions d'euros en 2012 et en 2013, malgré la situation financière dégradée du groupe".
"Pour 2014, la rémunération des actionnaires devrait être du même niveau, c'est-à-dire supérieur au résultat de 2013, qui a été de 441 millions d'euros", a dénoncé M. Khiati: "On nous dit que les actionnaires ont beaucoup investi mais les actionnaires n'ont pas donné un centime".
Selon la CGT, les 19,6 milliards d'investissements industriels réalisés dans la même période 2001-2013, dont 6,4 milliards pour les trois dernières années, ont été le fruit de l'autofinancement par le groupe AB Volvo et d'un endettement, à hauteur de 8,4 milliards d'euros, "dont la moitié a servi au versement de dividendes de 2011 à 2013".
"Ce qui coûte cher à l'entreprise, ce n'est pas le coût du travail, ce sont les actionnaires", a déclaré M. Khiati. Pour le syndicat,"le siphonnage des bénéfices du groupe" Volvo est directement responsable du plan de restructuration qui va toucher 1.300 personnes chez Renault Trucks, dont 508 CDI et quelque 800 "prestataires".
Renault Trucks en France
Renault Trucks emploie 8.900 salariés dans quatre sites en France, à Blainville-sur-Orne (Calvados), Limoges, Bourg-en-Bresse (Ain) et l'agglomération lyonnaise. C'est ce site (5.500 salariés) qui serait le plus touché par le plan de suppression de poste.