C'est une affaire qui dure depuis plus de 20 ans. A Chemilly, dans l'Allier, le domaine de la Jolivette a été vendu aux enchères mi-avril mais François Sultana, qui y vit depuis 40 ans, refuse de quitter son domicile. Le haras qui l'abrite a été placé en liquidation judiciaire en 1993 !
Quand éclate la première guerre du Golfe en 1991, le domaine de la Jolivette, un haras de pure-sangs arabes à Chemilly, perd de nombreux clients. En 1993, après avoir accumulé 800 000 euros de dettes, le domaine est placé en liquidation judiciaire. C'est alors que débute une longue bataille juridique entre les propriétaires et le liquidateur judiciaire.
Après plusieurs retournements de situation et des années de lutte, la vente aux enchères du domaine de 110 hectares et de la maison est prononcée en janvier dernier. Une issue que refuse d'accepter Françoise Sultana. "J'estime qu'il n'y avait aucune raison de m'enlever cette maison, je prends cela comme une injustice, je suis découragée et révoltée, je ne veux pas quitter ma maison, je suis chez moi", affirme celle qui vit depuis 40 ans dans la bâtisse.
Le domaine et la maison ont été vendus dans le courant du mois d'avril à une société belge pour 700 000 euros. Renaud Portejoie, l'avocat de Françoise Sultana, souhaite que cette affaire se termine dignement et qu'un terrain d'entente soit trouvé "pour que les terres agricoles soient exploitées et que nous puissions demeurer dans le domicile".
La vente à la société belge n'est toutefois pas définitive. La SAFER a jusqu'à la mi-mai pour exercer son droit de préemption.