Antoine Pietri, 34 ans, a été reconnu coupable en appel du meurtre avec préméditation de Patrick Julien. En première instance, l’ancien berger caprin avait été acquitté. Ses avocats ont formé un pourvoi en cassation.
Après un peu plus de trois heures de délibéré, le verdict est tombé : Antoine Pietri est reconnu coupable de l’assassinat de Patrick Julien, le 4 novembre 2017.
Aux questions de savoir s’il était responsable du meurtre de l’élu municipal de Soccia, et s’il y avait dans ce cadre préméditation, la cour d’assises de Haute-Corse a répondu oui. À la question de l'organisation ou non d'un guet-apens, elle s’est en revanche négativement prononcée.
Le trentenaire est condamné à 15 années de réclusion criminelle. Une peine légèrement inférieure à celle requise, dans la matinée, par l'avocat général : 18 ans.
Acquitté en première instance
Lui qui avait été acquitté en première instance à Ajaccio, en décembre 2020, et vivait depuis librement sur le continent, retourne donc dès ce soir en détention. Un choc pour cet ancien berger caprin aux longs cheveux bouclés et à la chemise noire qu’il aura porté comme un uniforme tout au long des huit journées d’audience.
Le dos droit, le visage fermé, c’est presque impassible qu’Antoine Pietri accueille, dans un premier temps, le verdict. Avant de finalement s’emporter contre les parties civiles, clamant virulemment son innocence depuis le box des accusés, et frappant du poing la surface vitrée.
Ces dernières sortent soulagées de la salle d’audience. La veille, le frère, la mère et l’ex-épouse de Patrick Julien avaient appelé à ce que "justice soit faite".
Pourvoi en cassation
Moins de 48 heures après le verdict, la défense d'Antoine Pietri a formé un pourvoi en cassation.
"C’est une condamnation au bénéfice du doute qui aurait dû pourtant profiter à Antoine Pietri, a indiqué Maître Paul Sollacaro, l'un des avocats. Une condamnation prononcée au rabais uniquement pour laver l’affront fait à l’institution judiciaire suite à l’acquittement de première instance et couvrir les nombreux manquements au droit commis lors du procès en appel."
Si la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français ne réexamine pas les faits, elle aura en revanche à statuer sur la conformité du droit.
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