La liste "Debout la France" pour les élections européennes a présenté aujourd'hui ses candidats Rhône-Alpins. Avec N. Dupont-Aignan, les souverainistes escomptent bien se faire entendre de Bruxelles. Ils défendent une Europe resserrée autour de grands projets qui respecterait les intérêts nationaux.
La campagne des élections Européennes a d'ores et déjà débuté pour les candidats Rhône-Alpins de "Debout la France", réunis aujourd'hui à Lyon autour de Gerbert Rambaud, tête de liste pour la circonscription sud -Est. Cet avocat lyonnais de 50 ans, ancien militant RPR, défend avec conviction les positions souverainistes de Nicolas Dupont Aignan. Autour de lui, des femmes et des hommes de la société civile, la plupart sans mandat électif, mais tous adeptes d'une forme de patriotisme économique et politique qui refuserait les extrêmes.
Une approche gaulliste
G. Rambaud débute par une métaphore : A quoi bon disputer le match en France puisque c'est à Bruxelles que se joue la partie ? Privée de ses prérogatives, placée "sous surveillance économique renforcée" , la France doit selon lui remettre la balle dans son camp. Il dénonce ainsi la position des grands partis qui réfutent aujourd'hui une Europe qu'ils ont eux même façonnée : "Tous, dit -il, ont signé les grands traités, ceux de l' Union Européenne d'aujourd'hui".Attachés à une forme d'indépendance et aux ambitions que défendait en son temps de Gaulle, les souverainistes refusent donc cette Europe qui aurait perdu son âme. Une Union Européenne à 28 états qui irait droit au mur et où la France se retrouverait maintenant "piégée". Mais ils se gardent bien de tout discours nationaliste : "Ni système, ni extrême" : Pas davantage question de s'allier à un Front National dont les thèses évoluent, disent-ils au gré des circonstances. Leur intention, siéger plutôt au parlement européen au sein d'un groupe élargi "avec des gens raisonnables" : Des députés anglais et allemands qui partagent leurs préoccupations, sans tomber pour autant dans un réflexe identitaire.
"L'Euro est une erreur "
"Mais on a quand même un vrai problème avec l'Euro " poursuit Gerbert Rambaud : "L' Euro est une erreur". Sujet délicat qui pourrait précisément faire songer aux positions du Front National si le propos n'était assorti de subtiles nuances. Plutôt que supprimer l'Euro, les souverainistes voudraient voir la monnaie unique remplacée par "une monnaie commune" avec la possibilité de la dévaluer : "Sans reprendre le contrôle de la monnaie, la France ne peut pas s'en sortir économiquement", explique-il. Car l'idée est bien de relancer la coopération Européenne autour d'un noyau resserré d'Etats avec des projets fédérateurs comme le furent en leur temps "Airbus" ou le programme spatial "Ariane" . Et là, la question de la compétitivité des entreprises européennes, entravées par une monnaie trop forte, se pose nécessairement .Cette vision d'une nouvelle Europe, Nicolas Dupont-Aignan viendra la défendre lui même à Lyon lundi 12 mai. Le meeting se tiendra à 19h00 salle Paul Garcin ,7 impasse de la Flesselle,dans le 1er arrondissement.