Au Mayet-de-Montagne (03), la communauté de communes de la Montagne Bourbonnaise a opté pour une chaufferie bois il y a 3 ans. Le bois qui provient d'une scierie installée sur la commune permet de chauffer 12 bâtiments publics, une entreprise et 7 domiciles particuliers.
Au Mayet-de-Montagne, la vieille chaudière au fioul s'est arrêtée, remplacée par deux chaudières à bois. Dans leurs ventres, 1.200 tonnes sont brûlées chaque année. Le bois est livré sous forme de plaquettes.
"A aucun moment on ne va utiliser du bois qui a été traité auparavant." explique Laurent Patrick, responsable d'équipe Cofély. "Le bois doit être calibré, on ne peut pas prendre un tronc d’arbre et le jeter dans la chaudière, ça ne fonctionnera pas. On doit respecter des tailles et un taux d'humidité."
L'eau chauffée jusqu'à 95 degrés circule dans un kilomètre et demi de tuyaux pour alimenter sept habitations particulières du village, une entreprise et douze bâtiments : la maison de retraite, le lycée, la mairie, le cabinet médical ou encore les locaux de la communauté de communes à l'origine du projet. Objectif : diminuer la dépendance aux énergies fossiles, utiliser la ressource locale et réaliser des économies. François Szypula, président de la communauté de communes de la Montagne Bourbonnaise a fait ses comptes : « nous avons une facture qui a diminué. C'est un gain financier entre 15 et 30 % de frais de chauffage, ce qui est énorme pour nous. »
Les sous-produits de la scierie sont valorisés
Les plaquettes sont issues des chutes de bois d'une scierie installée à la sortie du village. Auparavant les sous-produits n'étaient que des déchets. Aujourd'hui ils sont tous valorisés.« Les écorces partent pour les chaufferies; par exemple le lycée de Presles se chauffe avec de l'écorce." détaille Pascal Ramilien, le scieur, "la sciure part pour les pellets pour le chauffage, elle peut aussi être transformée en litières pour animaux. Les plaquettes partent pour le chauffage, les panetiers et les papetiers. »
La chaufferie a coûté 2 millions d'euros dont 900 000 de subventions. Avec le passage du fioul au bois, ce sont 16.400 tonnes de CO2 qui n'auront pas été relâchées dans l'atmosphère ces trois dernières années.