"Démocratie réelle" présente aux prochaines élections européennes des listes citoyennes tirées au sort. Ces citoyens "lambda" s'engagent à organiser des référendums sur tous les projets de loi soumis au Parlement européen. Un retour à la démocratie pure et dure?
Les élus de "Démocratie réelle" s'engagent à transmettre les résultats, tous les résultats, rien que les résultats des consultations citoyennes par l'intermédiaire de leur vote à l'assemblée européenne. Une sorte de courroie de transmission sans filtre ni censure. A Grenoble, le "représentant" de Démocratie réelle Sud-Est s'appelle Eric Sanson. Quand on lui demande quel est son programme, il répond tout simplement:
"Nous ne sommes pas un parti politique nous n'avons donc pas de programme. Si la question se posait, nous demanderions l'avis aux citoyens et nous transmettrions l'opinion majoritaire."
Simpliste ou révolutionnaire?
Reportage Joëlle Ceroni et Yves-Marie Glo
La démocratie dite réelle a bel et bien existé dans la Grèce athénienne aux alentours du VIème siècle avant JC. La Boulè regroupait environ 500 citoyens tirés au sort, les bouleutes. Ils étaient chargés de recueillir les propositions de lois de leurs compatriotes. Ces propositions étaient ensuite examinées, éventuellement votées par l'Ecclésia, assemblée où tous les citoyens athéniens pouvaient s'exprimer. Tous, sauf les femmes, les esclaves, et les métèques, cad les ressortissants grecs d'autres cités.. Au final, seuls 40.000 athéniens pouvaient réellement siéger à l'Ecclésia sur les 350 000 habitants de la Cité.
En France, le tirage au sort est utilisé pour les jurys de Cour d'Assises.
Montesquieu l'a écrit dans l'Esprit des lois: « Le tirage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage par le choix est de celle de l'oligarchie ». De nos jours, le philosophe Jacques Rancière et l'enseignant Etienne Chouard défendent eux aussi cette forme de démocratie.