Que s'est il passé dans la cuisine du 4 rue des archets à Clermont-Ferrand le 19 juillet 2010, dans les heures qui ont précédé la découverte du corps sans vie de Delphine Simana? Mort accidentelle ou homicide, à la Cour d'Assises de Moulins, les deux versions s'opposent.
Depuis ce jour où Houcine Benchaib s'est rendu au commissariat et où il a avoué être à l'origine du décès de sa compagne, il n'a pas changé son discours: la mort de Delphine Simana est une mort accidentelle. Selon son avocat, Me Canis, "on voit qu'il dit toujours la même chose, c'est-à-dire qu'il voulait se suicider. Sa femme s'est jetée sur lui une première fois, il l'a repoussée. Un premier coup est parti et l'a blessée au niveau de la main. Ensuite, elle s'est rejetée sur lui, ils sont tombés tous les deux et le deuxième coup est parti."
A la barre mardi après-midi, plusieurs experts sont venus exposer leurs constatations. Un moment difficile à supporter pour la famille de Delphine et ses proches qui ont d'ailleurs quitté la salle au moment du visionnage des photos des blessures. Car pour eux, ces photos sont bien celles d'un homicide. Renaud Portejoie, avocat de la famille Simana, explique : "Il y a des éléments qui confirment qu'il y a eu 2 coups de feu, notamment un à la tête qui a été mortel, qu'il y a eu une altercation, que ces coups de feu sont intervenus juste après la révélation d'une relation adultère, donc tout ça laisse penser qu'il y a véritablement eu une altercation, et moi je pense de façon absolue que c'est une exécution, l'exécution de Madame Simana parce qu'elle a osé envisager de quitter la vie de Monsieur Benchaïb."
Depuis lundi, de nombreuses amies de Delphine Simana sont venues témoigner du calvaire que l'accusé faisait subir à sa compagne et de l'emprise qu'il exercait sur elle.
Rappel des faits
C'est une fillette de 10 ans qui a découvert le corps de sa mère, Delphine Simana, tuée d'une balle dans la tête à son domicile clermontois. C'était le 19 juillet 2010. La fille de la victime prévient alors les secours en leur disant que c'est son père qui a tué sa maman. Très vite, Houcine Benchaïb est arrêté. Deux ans plus tard, la cour d'assises du Puy-de-Dôme le condamne à 20 ans de réclusion pour homicide volontaire.
Une condamnation dont il a fait appel, car il continue à affirmer que le décès de sa compagne était accidentel. Alors qu'elle venait de lui annoncer son intention de le quitter, il aurait tenté de se suicider. Et c'est en voulant l'en empêcher que Delphine se serait mortellement blessée.
Lundi 2 juin 2014, soit 4 ans après le drame, le procès en appel d'Houcine Benchaïb débute au tribunal de Moulins. Il se poursuivra jusqu'à jeudi, en présence des parents de Delphine.