La réforme territoriale voulue par le président de la République fait polémique. Europe-Ecologie les Verts dénonce une réforme "à l'emporte-pièces".Le groupe FN au conseil régional estime "absurde" le regroupement Rhône-Alpes/Auvergne. D.Abad,député de l'Ain (UMP) réclame une consultation populaire
La polémique grossit après l'annonce du redécoupage régional décidé par le président de la République.L'intention de fusionner en une seule et même grande région Rhône-Alpes et Auvergne est vivement contestée ici et là. Néanmoins Didier Guillaume,sénateur de la Drôme, président du groupe socialiste au sénat, estime qu'il appartient au parlement de légiférer sur ce point et il écarte d'emblée toute idée d'un réferendum.
- Le groupe Europe Ecologie - les Verts au Conseil régional évoque cette fusion comme "une réforme à l'emporte-pièces". Il pose d'emblée la question de la cohérence territoriale : "Le Cantal et la Savoie, déjà éloignés, se retrouveront aux confins lointains d'une super-entité : Comment expliquer aux citoyens qui y vivent que les décisions prises à Lyon les concernent ?", demande Jeannie Tremblay, conseillère régionale de Savoie.Si EELV réclame "des régions fortes", la décision impose d'ouvrir un débat démocratique et le mouvement écologiste regrette que cette réforme ne soit pas précédée "d'une réelle concertation impliquant élus et citoyens".
- Damien Abad, député UMP de l' Ain et conseiller régional, s'inquiète lui aussi des conséquences d'une telle fusion qui "risque, écrit-il, de modifier lourdement l'équilibre et le centre de gravité de la région Rhône-Alpes". Il estime que les plus gros axes de développement de la région se trouvent sur l'axe métropole lyonnaise / Ain / Haute-Savoie et non pas sur l'axe Lyon / Clermont-Ferrand. Il demande le lancement d'une grande consultation de l'ensemble des Rhônalpins.
- Le groupe Front de gauche au conseil régional exige lui aussi "un vrai débat national et une réelle concertation". Il met en cause l'arbitrage du Président de la République dont les seuls critères seraient de faire des économies et de simplifier les structures territoriales du pays : "Là où l'espace public se réduit, explique Gilles Ravache, président du FDG au conseil régional, les intérêts privés s'engraissent sans considération de l'intérêt général". Or selon le Front de Gauche, "les institutions doivent évoluer vers un fonctionnement plus démocratique" et "leur disparition serait la pire des solutions".
- Le groupe Front National à la région Rhône-Alpes dénonce pour sa part "la nouvelle carte des régions qui crée d'énormes baronnies afin de démembrer l'unité nationale et impose un charcutage conforme aux traditions des Länder allemands". Pour lui la solution résiderait "dans un retour à la souveraineté de la nation".
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