Les cheminots grévistes sont à Arvant pour une action symbolique

Huitième jour de grève à la SNCF. Après le blocages des voies ferrées et des postes de commandement des gares de Clermont-Ferrand et de Moulins, les grévistes maintiennent la pression. Ils étaient ce midi en gare d'Arvant, en Haute-Loire, pour une action symbolique.

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Mercredi 18 juin à midi, plusieurs dizaines de cheminots grévistes ont bloqué les voies de la gare d'Arvant, en Haute-Loire. Mais les trains ne circulent que très rarement sur cette ligne. Il s'agit, pour la CGT Cheminots, d'une action avant tout symbolique. Les syndicats Sud-Rail et CGT Cheminots maintiennent la pression sur les députés pour déposer des amendements au texte de loi sur la réforme ferroviaire. Ils dénoncent les conséquences que pourraient avoir la réforme ferroviaire dans son état actuel. La CGT Cheminots souhaite une "vraie fusion" qui permette à l'ensemble des cheminots de travailler ensemble, et dans les meilleures conditions. Selon les syndicats, les usagers pourraient également être impactés. La réforme ne prévoit aucun financement quant-à l'entretien de certaines voies ferroviaires. Conséquence : en Auvergne, 7 lignes pourraient être fermées d'ici à 2022.

Voilà maintenant 8 jours que la grève à la SNCF perdure. Pour cette journée du 18 juin, l'entreprise publique a annoncé le chiffre de 11,8% de grévistes au niveau national. La circulation des trains reste toujours perturbée. Un TER sur deux circule actuellement en Auvergne.

Reportage : Clément Massé et Bruno Livertoux. Intervenants : Julien Cabanne (secrétaire régional de la CGT cheminots), Jean-Marc Hernandez (secrétaire général de Sud Rail), Cécile Bouhet (DRH SNCF région Auvergne Bourgogne Ouest)

Pourquoi tant de colère ?

Une fusion SNCF - Réseaux Ferrés de France (RFF) ? Les syndicats CGT Cheminots et Sud-Rail ne sont pas contre. Bien au contraire. Mais selon eux, le projet de réforme ferroviaire n'est pas acceptable dans son état actuel. Au lieu d'une fusion véritable des deux EPIC actuels (NDLR : établissements publics à caractère industriel et commercial) que sont la SNCF et RFF, la réforme créerait trois entreprises distinctes :

La société SNCF telle que nous la connaissons actuellement deviendrait l'EPIC SNCF-Mobilités qui exploitera les trains. Il comprendrait les contrôleurs, les conducteurs, les agents matériel et les agents sur le quai. RFF de son côté, fusionnerait avec SNCF Infra et la Direction des circulations ferroviaires pour devenir un deuxième EPIC, intitulé SNCF-Réseau. Un deuxième Epic qui serait alors chargé de gérer les infrastructures. 

Problème pour la CGT Cheminots et Sud-Rail, la réforme prévoit la création d'un troisième établissement public à caractère industriel et commercial. Un EPIC-mère, nommé SNCF, qui gérerait les deux autres. Autrement dit, SNCF-Mobilités et SNCF-Réseau ne pourront pas travailler directement ensemble. Aucun flux financier ne pourra remonter de SNCF Réseau vers SNCF Mobilités. En revanche, selon le Ministère des Transports, SNCF Mobilités pourra "participer à l'assainissement financier de SNCF Réseau". La dette du système ferroviaire atteint aujourd'hui 41,2 milliards d'euros : celle de SNCF (7,5 Md€), qui est en réduction, plus celle de RFF (33,7 Md€).

Avec ce modèle triangulaire, les syndicats craignent des dysfonctionnements importants. Ils ne souhaitent pas que les services soient séparés des infrastructures. Et craignent que cette réforme ne soit un préambule à la privatisation de la SNCF. L'annonce de la création d'un comité central d'entreprise commun et les garanties qui leur ont été apportées quant-au statut de cheminot ne suffisent pas. Selon les organisations syndicales, ce qui fonctionne mal aujourd'hui pourrait fonctionner encore plus mal demain.

Alors que le texte de loi sur la réforme ferroviaire a été présenté mardi 17 juin aux députés de l'Assemblée Nationale, les syndicats CGT Cheminots et Sud-Rail comptent sur des députés, notamment issus du Front de Gauche, pour déposer des amendements afin de faire évoluer le texte.

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