Les festivals de l'été seront-ils perturbés voire annulés en raison du conflit des intermittents? Dans la région, les professionnels du spectacle comprennent et se veulent le plus souvent solidaires du mouvement.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les festivals de l'été vont-ils souffrir du conflit des intermittents du spectacle? Avec l'ouverture toute proche de la saison, nombreux sont celles et ceux qui le craignent. 

En Auvergne, les artistes et techniciens qui dépendent en grande partie de ce statut se montrent solidaires.

Reportage: Pierre-Olivier Belle et Valérie Riffard. Intervenants: Arnaud Lauras, musicien, intermittent du spectacle - Jean-Claude Gal, directeur du Théatre du Pélican


Le directeur de la Comédie de Clermont-Ferrand était l'invité du Midi pile, ce jeudi. Il estime qu'il est parfois bon "d'aller au rapport de force total, dans la soidarité, pour essayer de se faire entendre."

Midi pile du 19 juin 2014

Le médiateur prône le report de certaines mesures, le temps d'une concertation

Jean-Patrick Gille, le médiateur nommé par le gouvernement dans le conflit des intermittents, préconise le report de certaines mesures prévues dans la convention d'assurance-chômage, le temps d'une concertation, dans son rapport remis jeudi au Premier ministre, dont l'AFP a eu copie.

"Un accord semble se dégager sur la nécessité de tenir, pour la première fois, des discussions associant : gestionnaires de l'Unédic, Comité de suivi de l'intermittence et représentants des intermittents du spectacle, employeurs de la branche et pouvoirs publics", écrit le médiateur au terme de sa mission, parlant de "consensus".

 

A Avignon, le spectre de l'annulation du festival en 2003 demeure dans toutes les têtes
"Un désastre", une "catastrophe"... Hôteliers, restaurateurs et commerçants d'Avignon s'inquiètent déjà d'une éventuelle annulation du festival "in", avec en mémoire l'été noir de 2003, où une ambiance délétère avait plombé la ville.

"Le mois de juillet, c'est le plus gros mois : trois fois le chiffre d'affaires de juin, près d'un quart du chiffre de l'année". Wesley Major, dont la boutique de glaces donne sur la place de l'Horloge, en plein centre d'Avignon, résume ainsi l'enjeu pour les commerçants de la ville.

"Donc si le festival n'a pas lieu, oui, c'est inquiétant. Je dois tripler mon personnel pour cette période, mais là, je suis dans l'attente", explique ce jeune patron en nettoyant sa vitrine. 

Un peu plus loin sur cette place historique du vieil Avignon, où les terrasses de cafés et restaurants s'enchaînent - et sont encore loin de faire le plein en cette avant-saison - la responsable de l'hôtel Kyriad anticipe "une catastrophe économique", si le festival ne se déroule pas du 4 au 27 juillet du fait du mouvement des intermittents du spectacle. "C'est comme si Cannes était annulé. Les gens viennent uniquement pour le festival".

Même si, comme en 2003, le festival "off" se tient dans sa quasi-totalité, "il y aura des conséquences", prédit-elle : "Par exemple, les clients réservent 5-6 nuits et ne restent que deux nuits. Pour nous, c'est une perte sèche car, derrière, on ne reloue pas".

Emmanuel Perrin, propriétaire du café-restaurant Le Moutardier, qui fait face au Palais des Papes, se souvient également de 2003. "Je n'ai pas tant perdu que ça cette année-là en termes de chiffre", reconnaît-il, "mais il y avait une ambiance délétère en ville. Tout le monde était triste, et tirait une gueule de six pieds de long".

La période du 1er juin au 30 septembre représente 60% de son activité et le mois de juillet est "le plus gros des mois", dit-il.

Pour autant, il n'en veut pas aux intermittents. "On travaille avec des intermittents en permanence. Leur vie, on la connaît. Ce n'est pas des gens qui râlent toute l'année", dit-il, tout en affirmant "ne pas comprendre qu'on puisse en arriver là".

2015 et 2016 menacés également
Le directeur du festival "in", Olivier Py, a prévenu: l'annulation sera probable si le projet de future convention chômage, contesté par les intermittents, est agréé par le gouvernement. Le festival représente 25 millions d'euros de revenus pour la ville, selon lui.

Des chiffres en partie confirmés par l'Agence de développement du Vaucluse. Cette estimation se base sur une étude menée au début des années 2000, qui évaluait alors à 22,9 millions les retombées économiques du célèbre festival de théâtre, dont 8 millions de retombées directes (billetterie, hôtellerie, restauration principalement) et 14,8 millions d'indirectes (achats divers liés à la présence de festivaliers). 

"Ca n'arrivera pas", espère Paul Rondin, directeur délégué du festival. Mais il reconnaît que l'impact serait "effrayant", pour les commerçants... et encore plus pour le festival. 

L'annulation représenterait une perte de 4 millions d'euros minimum (bien 4 millions) pour l'association organisatrice. "Nos partenaires financiers nous ont déjà prévenus qu'ils n'auraient pas la capacité d'éponger les pertes", prévient-il. Une telle perspective rendrait extrêmement incertaine l'organisation du "in" 2015, voire 2016.

"Or, c'est quand même le moteur" de toute cette activité économique, souligne-t-il, évoquant l'"effet de marque" du festival, et les dégâts "si l'identité de cette marque" était remise en question. 

Une image dont a bien conscience M. Perrin, le cafetier installé face au palais des Papes. "J'ai des collègues hôteliers restaurateurs sur la Côte, à Saint-Tropez, dans des endroits bien plus prestigieux. Mais ils ne bénéficient pas de cette couverture médiatique", souligne-t-il.

Quant à la ville, qui avait épongé une bonne partie du déficit de l'association en 2003, "elle est dans une situation financière bien plus délicate" cette fois-ci et dispose "de très peu de marge de manoeuvre", prévient une élue municipale de la nouvelle majorité - socialiste - de la ville.
(Reportage AFP)
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information