Au dixième jour du conflit, les cheminots ont voté vendredi pour la suspension de leur mouvement de grève dans de nombreuses villes, comme à Nantes et Le Mans, les deux plus importants sites de cheminots des Pays de la Loire, mais aussi à Tours, Orléans, Lyon et Sotteville-lès-Rouen, selon la CGT.
Le taux de grévistes est tombé à 6,85% vendredi, quatre fois moins qu'au premier jour de grève, le 11 juin, selon les chiffres de la direction. Ce mouvement est le plus long conflit à la SNCF depuis 2010.
Comme lors des précédents conflits, les zones qui maintiennent une ligne dure sont l'Est (Strasbourg et Bischheim) et la région parisienne. S'ajoutent quelques poches, comme en région Centre (Saint-Pierre-des-Corps) et Picardie. Le mouvement de reprise entamé jeudi à Toulouse, Périgueux, Rennes, en Nord-Pas-de-Calais et Normandie, s'est amplifié vendredi. De très nombreuses assemblées générales ont décidé de stopper la grève.
Ainsi, dans la région lyonnaise, sur 18 assemblées, 15 se sont prononcées en faveur de la reprise. A Marseille, la totalité des cheminots a suspendu le mouvement, après les contrôleurs la veille.
A Bordeaux, plus gros site SNCF d'Aquitaine et de Poitou-Charentes, les contrôleurs et les conducteurs de Bordeaux ont voté la suspension à une courte majorité. Comme à Lille, où la décision s'est jouée à 5 voix, selon la CGT-Cheminots. Dans la région lilloise, les sites d'Hellemmes, Somain et Lens avaient mis fin à la grève la veille.
Dans le Languedoc-Roussillon, les Pays de la Loire (Nantes, Le Mans, La Roche-sur-Yon et Angers), les cheminots ont pris la même décision.
En Normandie, le gros dépôt de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) a également voté la reprise du travail, comme l'avaient fait jeudi tous les autres dépôts de Haute et Basse-Normandie.
Selon la carte des reprises mise en ligne par la SNCF, la grève a aussi pris fin à Saint-Etienne, Chambéry, Moulins, Montluçon, Nice, Toulon, ainsi qu'en Auvergne
et Limousin.
En Ile-de-France, le mouvement a été majoritairement reconduit, jusqu'à samedi ou lundi selon les sites, selon SUD-Rail. Les assemblées générales qui se sont tenues dans les grandes gares parisiennes étaient de plus en plus dégarnies. Seule celle de la gare de Lyon (zone Paris Sud-Est) a mis fin au mouvement. Paris-Est (dont dépend la gare de l'Est), Paris-Ouest (gare Saint-Lazare), Paris-Nord (gare du Nord) et Paris-Rive gauche (Austerlitz et Montparnasse) l'ont reconduit.
A la Gare du Nord, où selon SUD-Rail, la grève est encore suivie par 50% des conducteurs, 90 personnes ont voté pour la reconduction et 12 se sont abstenues. "La mobilisation reste très forte car nous avons le sentiment de n'avoir rien obtenu de ce que l'on a demandé", explique Emmanuel Grondein (SUD-Rail), qui espère "une grosse action mardi", jour du vote solennel du projet de loi à l'Assemblée. Le délégué s'est dit "écœuré" que "40 députés seulement (aient) débattu des conditions de travail et de vie de 150.000 cheminots".