Les députés du Front de Gauche voteront contre le projet de réforme ferroviaire, à l'origine d'une longue grève de 14 jours à la SNCF qui touche désormais à sa fin, a annoncé mardi leur chef de file André Chassaigne.
S'il a salué un "bon travail parlementaire avec une volonté d'écoute et d'amélioration" et "certains de nos amendements retenus", M. Chassaigne a jugé lors d'une conférence de presse que "la question de la dette n'a pas été réglée". Les "gains de production pour que la dette n'augmente pas auront des conséquences sur les salariés (niveau de salaires), les usagers (tarifs) et les investissements (qualité du service)", selon lui. "Bilan: nous voterons contre ce projet de loi", a lancé le député communiste du Puy-de-Dôme et président du groupe de la Gauche démocrate et république (GDR).
Et de critiquer ceux qui ont choisi de "diaboliser les actions de grève", considérant que "quand on s'attaque aux grévistes, on oublie qu'ils défendent aussi l'intérêt général quand il s'agit d'un service public et que, quand les gens sont en grève, c'est difficile pour eux aussi".
La réforme, débattue par les députés, prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), l'organisme qui gère le réseau. Elle repose sur une organisation complexe avec trois établissements publics à caractère industriel (Epic). L'objectif est de stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et de préparer son ouverture totale à la concurrence.
Pour apaiser les craintes des salariés, plusieurs amendements au projet de loi ont été votés, notamment sur l'unité de la future SNCF, sa dette, la convention collective ou le statut des cheminots, que le Front de Gauche mais aussi le patron de la CGT ont salué.