Alors qu'il est à la tête de la mairie de Clermont-Ferrand depuis un peu plus de trois mois, le socialiste Olivier Bianchi a dit vouloir réduire le train de vie de la municipalité. Si l'opposition constate des contradictions, le reste de la Gauche est vigilante.
Olivier Bianchi a eu 100 jours cette semaine. Cent jours qu'il s'est assis dans le fauteuil de maire de Clermont-Ferrand. "J'adore ce job !" a-t-il lancé à la presse invitée, mardi, à un petit point informel, un rendez-vous qu'il veut régulier, sans ordre de jour, histoire de montrer qu'on peut gouverner autrement.
Dans son style, direct, l'élu socialiste est revenu sur ses premiers mois de gouvernance à la tête de la capitale auvergnate. Olivier Bianchi a répondu à toutes sortes de questions, notamment celles qui concernent les finances. Le matin même, l'UMP Jean-Pierre Brenas dénonçait, sur Facebook, certains choix du maire PS: "alors que toutes les collectivités rivalisent d’imagination pour rechercher des pistes d’économies et de réduction du train de vie, à Clermont, Olivier Bianchi a une autre analyse. Il embauche. Et pas des petits salaires, des cadres supérieurs. Pire, il en crée de nouveaux : deux directeurs généraux adjoints viennent en effet de s’ajouter aux trois existants. Pour son confort personnel. C’est à la fois un non sens financier et une erreur stratégique", écrivait-il. Toutefois, le leader de l'opposition clermontoise reste attentif aux propositions qui seront faites par le maire et affirme que son groupe "sera à ses côtés sur la baisse des dépenses de fonctionnement".
Pour sa défense, l'intéressé explique qu'il a pour objectif une "baisse de 6,5% des frais généraux de la ville et une baisse de 3 points de la masse salariale". Olivier Bianchi a envoyé "une lettre de cadrage pour 2015 aux services de la ville" dans laquelle il leur demande 6 millions d'euros d'économie. "On va supprimer des activités", reconnaît l'ancien adjoint de Serge Godard, "on ne peut plus tout faire".On va supprimer des activités, on ne peut plus tout faire. - Olivier Bianchi, maire PS de Clermont-Ferrand
Réduire les effectifs en profitant des départs en retraite, mutualiser des services avec Clermont Communauté, supprimer certaines subventions, telles sont les pistes étudiées par la nouvelle équipe municipale. Une équipe multicolore dans laquelle on trouve du rose, du vert et du rouge. Allié très tôt dans la campagne d'Olivier Bianchi, le communiste Cyril Cineux ne veut mentir à personne en affirmant que les ressources financières des collectivités et les dotations de l'Etat sont plutôt orientées à la baisse. S'il admet "qu'il y a des choses qu'on peut diminuer, qu'on peut se recentrer sur les compétences municipales", il restera vigilant quant au sort qui sera réservé au personnel municipal, "il faudra regarder concrètement où ça se passe, dans quel service, si ça entraine une réduction des services publics".
Si le Parti Communiste est magnanime, pour l'instant, envers le maire socialiste, l'allié de circonstance de l'entre-deux tours des élections municipales est beaucoup moins complaisant et montre déjà les dents. Alain Laffont, qui conduisait la liste du Front de Gauche, qui a accepté l'union de la Gauche car il n'était "pas question pour eux [nous] d'accepter que la droite prenne la municipalité clermontoise", et qui a très vite repris sa liberté d'action et de parole prévient: "ça va barder, les employés municipaux doivent se tenir prêts, dans les starting-blocks pour pouvoir riposter à ça. Des économies pour faire des investissements dont certains ne servent à rien, ça va. C'est très inquiétant" dit-il avec ferveur.Ça va barder, les employés municipaux doivent se tenir prêts, dans les starting-blocks pour pouvoir riposter à ça. – Alain Laffont, conseiller municipal Front de Gauche à Clermont-Ferrand
Olivier Bianchi soumettra le budget 2015, son premier en qualité de maire, au conseil municipal en décembre prochain.
