Le fabricant de pneumatiques a vu son bénéfice net gonfler de 23% au premier semestre 2014, atteignant la somme confortable de 624 millions d’euros. En revanche, les ventes nettes de pneumatiques sont en recul de 4,7 % sur la même période.
"Dans un environnement concurrentiel resté soutenu tout au long du semestre, le groupe Michelin a atteint son objectif d'une nouvelle amélioration de sa performance", se félicite le patron du groupe Jean-Dominique Senard. Bénéfice net en hausse de 23%, rentabilité des capitaux employés supérieurs à 11%, flux de trésorerie (cash flow) disponible supérieur à 500 millions d’euros, perspective de croissance des volumes autour de 3% pour l'année 2014… Les très bons résultats du premier semestre ont de quoi réjouir les actionnaires !Seule ombre au tableau : un recul des ventes nettes de pneumatiques de 4,7 %, en raison notamment d’un effet de change défavorable selon Michelin. Toutes catégories confondues, le montant des ventes de pneus s’élève à 9,67 milliards d’euros (au lieu de 10,16 M€ au 1er semestre 2013). La demande du marché sud-américain enregistre la plus forte baisse (-18% pour la première monte) ; ce recul des ventes devraient se poursuivre au second semestre 2014 (-24% en prévision).
Des bénéfices, oui... mais à quel prix ?
Globalement, tout roule pour les comptes du manufacturier français… mais ces bénéfices n’ont-ils pas été réalisés au détriment de la masse salariale ? En un an, la multinationale s’est délestée de 1.500 employés (113.200 au 1er semestre 2013). 720 postes supprimés à l’usine de Joué-les-Tours en France, deux usines fermées en Colombie, une en Algérie… l’année écoulée a été plutôt difficile sur le plan social ! Et ce n’est pas fini… le géant du pneu a annoncé en mai dernier la fermeture d'un site de production à Budapest, en Hongrie."Nos usines en France souffrent de plus en plus", s’inquiète le délégué syndical de la CGT Michelin, à Clermont-Ferrand. Selon Michel Chevalier, le groupe tend à "flexibiliser à outrance" les conditions de travail des ouvriers. Il évoque le cas des employés de l’usine de Cholet (Maine-et-Loire) : "à certaines périodes, on leur demande de travailler les jours fériés et les dimanches… et puis en août, on leur impose de prendre leurs congés"… "Pourquoi ne pas maintenir une activité régulière toute l’année, en France", s’interroge le syndicaliste, qui soupçonne une délocalisation ponctuelle de l'activité dans les usines brésiliennes ou chinoises de Michelin.