Les deux adolescentes suspectées de projeter un départ en Syrie, dont une jeune venissiane de 17 ans, ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et placées sous contrôle judiciaire.
L'affaire avait commencé avec l'arrestation simultanée mardi à son domicile de Vénissieux d'une adolescente de 17 ans et à Tarbes de son amie, âgées de 14 ans seulement. Elles avaient été aussitôt placées en garde à vue, la plus jeune à Tarbes, l'autre à Lyon, dans le cadre d'une enquête ouverte en juin sur la disparition d'une jeune fille de 14 ans vivant à Argenteuil (Val d'Oise), dont les enquêteurs pensent qu'elle est partie en Syrie. C'est là que de nombreux groupes islamistes radicaux combattent le régime de Bachar al-Assad.
Les deux jeunes filles, âgées de 15 et 17 ans avaient été déférées jeudi au tribunal de Paris où elles ont été mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et placées sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche de l'enquête, l'une des deux adolescentes a été en contact avec cette jeune fille disparue via les réseaux sociaux. L'une des deux jeunes filles mises en examen aurait même "envisagé un temps" de rejoindre la Syrie.
Les autorités françaises s'inquiètent de ce phénomène des départs vers la Syrie et, lors du retour en Europe, de risques d'attentats de la part des plus radicalisés des candidats au jihad. Selon une source proche des dossiers, plus de 900 personnes seraient concernées, un chiffre englobant ceux qui sont déjà partis sur le théâtre des opérations, ceux en transit et ceux dont les services de renseignement ont la conviction qu'ils projettent d'y aller.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a présenté en avril un plan gouvernemental de lutte anti-jihad, avec la mise en place d'un numéro vert mis à la disposition des familles et des proches de jeunes radicalisés, pour qu'ils puissent faire part de leurs doutes aux services de police ou les prévenir d'un départ imminent vers la Syrie.
Un projet de loi renforçant l'arsenal antiterroriste, qui prévoit notamment une interdiction administrative de sortie du territoire pour certaines personnes soupçonnées de vouloir rejoindre une terre de jihad, a également été présenté en Conseil des ministres le 9 juillet et doit arriver au Parlement début septembre.