Une adolescente Iséroise de 14 ans, disparue depuis le 18 juillet et qui avait manifesté son intention de se rendre en Syrie, a été retrouvée ce lundi 15 septembre au matin à Liège (Belgique), a indiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Cette adolescente de l'Isère, "dont les parents avaient
signalé la disparition le 18 juillet et qui avait manifesté à plusieurs reprises
son intention de se rendre en Syrie, elle a pu être retrouvée grâce à un signalement
d'Interpol", s'est félicité le ministre à l'ouverture des débats à l'Assemblée
sur son projet de loi de lutte contre le terrorisme.
L'un des objectifs du texte est d'empêcher le départ de jeunes Français vers la
Syrie en instaurant notamment une interdiction administrative de sortie du territoire,
matérialisée par la confiscation de la carte d'identité et du passeport.
"A ceux et à celles qui songent au départ, que ce soit du fait d'une attirance
morbide pour la violence, par désespérance, au nom d'un idéal religieux dévoyé,
ou même par romantisme et par compassion pour les victimes du régime de Assad,
je veux dire qu'ils commettent une erreur funeste et une faute irréparable. Parce
que leurs douleurs, leurs frustrations ou leur quête de sens ne trouveront aucune
réponse, aucun exutoire, dans l'anéantissement des plus faibles qu'eux. Parce que
leur patrie, quelles que soient leurs origines, c'est la France", a affirmé le
ministre.
"Le nombre des jeunes Français radicalisés combattant sur le théâtre d'opérations
syrien n'a cessé de croître. Les effectifs combattants sont ainsi passés depuis
le 1er janvier dernier de 224 à 350, comprenant au moins 63 femmes et 6 mineurs",
a-t-il souligné.
"L'étude des filières djihadistes au départ de la France, composées pour les deux
tiers de ressortissants français, montre qu'il s'agit d'une population jeune et
hétérogène, majoritairement issue de familles immigrées, mais comportant également
une part importante de convertis (20%). Près de la moitié des individus recensés
étaient inconnus des services spécialisés avant leur signalement", a-t-il souligné.
M. Cazeneuve a jugé la situation "d'une exceptionnelle gravité" et en a appelé
au "consensus républicain" qui "renforce notre capacité à lutter contre l'action
des groupes terroristes".
"De tous les chantiers de sécurité que j'ai eu à connaître depuis ma prise de
fonction, aucun ne m'a paru aussi lourd de risques pour notre pays", a-t-il conclu.