Au quatrième jour du mouvement social des pilotes d'Air France, l'impact sur le trafic à l'aéroport de Lyon reste stable : 24 vols sont annulés sur les 32 prévus aujourd'hui au départ et à l'arrivée. Les rotations opérées par la compagnie française représentent 10% de l'activité à Saint-Exupéry.
Le bras de fer entre la compagnie et ses pilotes autour du développement de la filiale low cost Transavia se poursuit. Pour réagir à la concurrence toujours plus vive de transporteurs à bas coûts, le groupe AF-KLM veut développer la flotte de Transavia en France en attirant des volontaires d'Air France. Il veut aussi ouvrir de nouvelles bases Transavia en Europe dès 2015, avec des pilotes sous contrats locaux.
Après avoir proposé mardi de limiter temporairement l'extension de Transavia à 30 avions en France jusqu'en 2019, Air France a mis sur la table mercredi soir une deuxième offre: conclure avec les syndicats un accord délimitant précisément les activités de Transavia France, Hollande et Europe. "Sur les villes de France où Transavia France va se développer, Transavia Europe ne viendra pas", a assuré jeudi le PDG du groupe Air France KLM Alexandre de Juniac.
Pour rassurer les pilotes, à Lyon, pas de Transavia Europe
Pour le syndicat majoritaire chez les pilotes (SNPL AF Alpa) les "garanties périmétriques" proposées sont largement insuffisantes pour protéger les emplois français. "On nous propose de protéger Orly et 3 villes, Lyon, Nantes et Toulouse, mais quid des autres villes? Et qui plus est, la garantie proposée est temporaire, de 3 à 6 mois", souligne Jean-Louis Barber, président du SNPL .
Le syndicat annoncera samedi matin le résultat de sa consultation interne sur une éventuelle poursuite de la grève au-delà de lundi. Par précaution, en attendant la décision de ses adhérents, le syndicat a déposé mardi soir un nouveau préavis de grève de quatre jours, de mardi à vendredi prochain.
Les avantages des pilotes au coeur des négociations
Depuis lundi, le mouvement est massivement suivi. Comme pour les jours précédents, 60% des pilotes se sont déclarés grévistes, selon la direction (75% selon le SNPL).
Les pilotes ne se disent pas hostiles à la croissance du low cost mais conditionnent leur soutien à la mise en place d'un contrat de pilote unique pour les gros avions de toutes les compagnies du groupe Air France (Air France, Transavia, Hop!), qui préserve leurs conditions de travail, plutôt avantageuses.
Avec Transavia Europe, les syndicats redoutent du "dumping social" au sein du groupe et des "délocalisations" au détriment des emplois français.
M. de Juniac a encore repoussé jeudi la demande des pilotes. Au conditions d'Air France, "Transavia ne pourrait pas se développer".
La compagnie recommande à ceux ayant un vol d'ici au 22 septembre de reporter leur voyage ou de changer leur billet sans frais.
Pour des informations en temps réel sur les vols: http://www.lyonaeroports.com/Formalites-Informations-Pratiques/Infos-vols-en-temps-reel