Boeing et Airbus : 2024, une année noire de catastrophes et de crises pour l'aéronautique

2024 restera une année noire pour l'aéronautique. Le nombre d'accidents et de victimes a littéralement explosé. Les incidents industriels ont également émaillé l'année qui se termine.

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Les années se suivent et ne se ressemblent vraiment pas, surtout dans le ciel. En 2023, un seul accident mortel a frappé le transport aérien. En revanche, 2024 est marquée par un bilan très lourd. Mais les "crashs" ne se limitent pas à une augmentation des accidents mortels. Le secteur a également été affecté par des "incidents" industriels touchant les grands constructeurs.

Une année qui commence mal...

2024 marque une rupture. Depuis 2020, le transport aérien suivait une belle trajectoire avec une amélioration constante de la sécurité. L'an dernier, seulement un accident mortel a endeuillé le secteur aéronautique, faisant 72 victimes. C'est évidemment toujours trop. Cependant, les indicateurs ne viraient pas au rouge. En 2024, c'est le décrochage. C’est le pire bilan depuis 2018, avec cinq catastrophes aériennes et 302 victimes sur les vols réguliers d'avions de ligne.

Le 2 janvier, un accident implique un Airbus A350 de Japan Airlines et un DHC-8 des garde-côtes japonais à l'aéroport de Tokyo-Haneda. Deux garde-côtes trouvent la mort et les deux appareils sont détruits. Trois jours plus tard, le 5 janvier, une nouvelle catastrophe est évitée de justesse à bord d'un Boeing 737 Max d'Alaska Airlines.

En août, un ATR 72-500 d'une compagnie régionale s'écrase dans la banlieue de São Paulo. Soixante-deux passagers et membres d'équipage sont tués. Les causes de l'accident ne sont pas encore établies, mais un rapport préliminaire pointe un brusque phénomène de gel qui aurait fait perdre sa portance à l'appareil.

...et se termine dramatiquement

Et le pire est à venir. Fin décembre, en l'espace de quelques jours, deux crashs interviennent : celui d'Azerbaïdjan Airlines le 25 décembre et de Jeju Air le 29 décembre. Le bilan est terrible et plombe les chiffres. Sans cette série noire, nous serions restés au niveau de 2023.

Le crash du Boeing 737-800 de Jeju Air est la pire catastrophe aérienne depuis celui du B737 Max de la compagnie indonésienne Lion Air en 2018.

2024 se termine comme elle a commencé : avec une victime. Un membre de l'équipage de cabine de Swiss Air a succombé à ses blessures suite à l'atterrissage d'urgence d'un Airbus A220-300 à Graz.

Dans les annales aéronautiques, cette année ne restera pas uniquement marquée par ces accidents. Des turbulences importantes ont également secoué les deux grands constructeurs : Airbus et Boeing.

Le cauchemar du 737 Max pour Boeing

Pour le constructeur américain, l'année 2024 fut un véritable "Annus horribilis". Autrefois leader de l'aviation américaine, Boeing a vu son action chuter de plus de 30% en 2024, en grande partie à cause des accidents du 737 Max, qui ont causé la mort de 346 personnes entre 2018 et 2019.

En janvier, un incident sur un vol d'Alaska Airlines, un bouchon de porte s’est détaché, a conduit à des restrictions de production imposées par les régulateurs.

Sept mois plus tard, Boeing a plaidé coupable de fraude pour avoir trompé la FAA sur la formation des pilotes, mais le juge a rejeté l'accord de plaidoyer. Sous pression pour améliorer sa culture de sécurité, Boeing a vu son PDG, David Calhoun, démissionner en août.

Le casse-tête des moteurs P&W pour Airbus

Depuis janvier, 70 000 employés ont participé à des discussions sur la sécurité. À l'automne dernier, une grève de 33 000 machinistes a paralysé la production du 737 Max pendant sept semaines, entraînant des augmentations de salaire significatives.

À lire : "Une usure accélérée des moteurs" : les avions Airbus A220 touchés par les défaillances des réacteurs P&W mettent des compagnies en difficulté

Les derniers mois se sont avérés plus positifs pour son principal concurrent : Airbus. Mais le constructeur européen a été confronté aux problèmes des moteurs de Pratt & Whitney. Des erreurs de fabrication entraînent depuis plusieurs mois de nombreuses et longues opérations d'inspection et de maintenance sur les appareils A320 et A220. Autre problème pour l'avionneur basé à Toulouse : sa chaîne d'approvisionnement. Alors qu'il tablait sur la livraison de 800 avions en 2024, il prévoit désormais de n'en livrer que 770 en raison de difficultés persistantes de sa chaîne de fournisseurs.

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