Une peine de trente mois de prison, en partie assortie de sursis, et une interdiction définitive d'exercer ont été requis mardi par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne, à l'encontre d'un pharmacien suspecté d'avoir escroqué plus de 800.000 euros à l'Assurance maladie.
Le pharmacien stéphanois de 61 ans poursuivi pour escroquerie, dont l'officine était devenue la première de la Loire et la quatrième de Rhône-Alpes pour le montant des remboursements octroyé à ses clients, conteste le montant de l'escroquerie.
Celle-ci est évaluée à plus de 800.000 euros par la Caisse primaire d'assurance maladie sur la période allant de 2010 à 2013. "Cette escroquerie se caractérise par sa volumétrie particulièrement importante et par le fait que ce pharmacien ciblait des médicaments très coûteux", a déclaré Isabelle Dumont, directrice des professions de santé de la gestion du risque à la CPAM de la Loire.
A l'audience le pharmacien a simplement regretté s'être "laissé aller" à renouveler des ordonnances au-delà de leur date et à facturer des quantités de médicaments supérieures à celles prescrites, "pour assurer la pérennité de l'entreprise." S'interrogeant sur les difficultés financières qu'aurait eues à connaître l'officine, le président du tribunal correctionnel a souligné que le foyer fiscal du prévenu "déclarait 10.000 euros de revenus mensuels."
Une première alerte avait été donnée en 2011 par un assuré surpris de trouver sur son décompte de Sécurité Sociale le remboursement de médicaments qui ne lui avaient pas été prescrits. La Caisse primaire d'assurance maladie, partie civile, a déposé plainte en juillet 2013. Le jugement a été mis en délibéré au 14 octobre.