La 23ème édition du Sommet de l'élevage a accueilli mercredi la finale des Ovinpiades Internationales des jeunes bergers. Avant de savoir qui sera le meilleur jeune berger du monde, la dernière épreuve réservée aux finalistes était notamment consacrée à la tonte de moutons.
Au départ, ils étaient 128 candidats. Mais pour ce premier jour du Sommet de l'élevage, seuls 31 jeunes éleveurs - apprentis ou déjà installés - venus du monde entier ont été qualifiés pour participer à la finale qui désignera le meilleur jeune berger du monde. Après avoir passé avec succès les différentes épreuves au lycée agricole de Brioude-Bonnefont, en Haute-Loire, les trente-et-un finalistes doivent désormais à nouveau faire preuve de rigueur et d'efficacité pour tenter d'obtenir ce prestigieux titre international.
L'exigence de la qualité
Au programme de cette finale : un parcours en quad, mais aussi et surtout: la tonte des moutons. Une tonte qui doit être rapide, efficace et soigneuse. Le jury se veut impitoyable avec les candidats, surtout en ce qui concerne la qualité de la laine tondue.
"On va faire très attention aux recoupes de laine. Car à chaque fois que la laine est recoupée une deuxième fois, elle ne peut pas être travaillée dans l'industrie. On va donc compter des pénalités pour le tondeur, et la laine qu'il laissera ne sera pas comptabilisée dans son résultat final." nous confie Daniel Boileau, un des juges désignés pour cette finale.
La note attribuée à la propreté de la laine représentera 60% du résultat final. Les 40% restants seront liés à la vitesse. La vitesse est en effet importante, car comme le souligne Daniel Boileau : "Tondeur de mouton c'est payé à la tâche, donc il faut que ce soit aussi rentable."
La technique néo-zélandaise: une référence en matière de tonte
Il faut l'avouer, le vainqueur de la dernière édition des Ovinpiades internationales est néo-zélandais. Et ce n'est pas un hasard. Car en plus de disposer du plus gros cheptel de moutons (NDLR: 31 millions de têtes) les bergers de Nouvelle-Zélande disposent également de la meilleure technique de tonte au monde.Au lieu d'attacher l'animal et de couper la laine au ciseau - comme cela pouvait se faire en France il y a de nombreuses années - les tondeurs d'aujourd'hui tiennent l'animal dans leurs mains et suivent sa posture. Ce qui permet une très grande fluidité du mouvement de tonte. L'animal ne souffre pas, et la laine est d'une très bonne qualité.
La France a besoin de jeunes éleveurs ovins
En France, dans une dizaine d'années, 58% des éleveurs de brebis partiront à la retraite. Il est donc crucial de trouver de nouveaux jeunes éleveurs. Ce concours est là pour les convaincre de s'installer. Pour Emmanuel Coste, organisateur de cette Ovinpiade Internationale, il faut montrer en quoi l'image de l'éleveur a changé. "C'est un métier plus moderne. On ne tond plus au ciseau comme autrefois, on a des vraies salles de tonte. Et aujourd'hui on utilise des quads pour voir nos bêtes. On ne se promène plus à pied pendant des kilomètres et des kilomètres pour pouvoir les nourrir et soigner les moutons".Aujourd'hui la laine est principalement destinée à l'industrie, 90% de la laine récoltée en France part en Chine.