En marge de la mobilisation des vignerons, samedi 30 novembre, des membres du Comité d'action viticole (CAV) auraient commis des dégradations dans un domaine viticole à Fabrezan (Aude). Le parquet de Narbonne a ouvert une enquête.
Cela s'est passé samedi 30 novembre 2024 vers 20h30. Un groupe de vignerons, très remontés, est entré dans l'exploitation de la Boutignane à Fabrezan (Aude), domaine affilié aux Grands Chais de France, premier groupe français en termes de volumes de vinification et d'exportation de vins et spiritueux, et le deuxième négociant du pays.
Une enquête ouverte par le parquet
Cagoulés, ces individus seraient membres du Comité d'action viticole (CAV), comme en témoigne le tag de revendication "CAV" laissé sur la propriété, à côté de l'inscription "Viti en colère". Le parquet de Narbonne a ouvert, dimanche 1er décembre, une enquête pour "destruction volontaire par moyens dangereux", après la constatation de dégradations.
Selon le procureur de la République, un groupe froid de stockage des vins a été incendié, à l'aide de planches et de pneus. Quatre cuves de vin ont été ouvertes, dont deux entièrement vidées. Le préjudice est estimé provisoirement à 130 000 euros, mais "devrait être bien plus conséquent", informe le parquet. La gendarmerie s'est rendue sur place et des analyses sont toujours en cours. Les propriétaires ont déposé une plainte. Contactés par France 3 Occitanie, les Grands Chais de France n'ont pas souhaité s'exprimer sur cet incident.
"Les choses n'avancent pas"
La manifestation de samedi visait à dénoncer l'importation du vin espagnol qui n'est pas soumis aux mêmes règles de production qu'en France, à dénoncer la hausse des prix d'achat par le négoce, la grande distribution ou encore les metteurs en marché.
Frédéric Rouanet, président du Syndicat des vignerons de l'Aude, assure ne pas "cautionner cette action" de la part de la CAV. Il déclare néanmoins : "Certains en ont marre parce que rien n'avance. On va vers des moments difficiles et je peux concevoir que certains finissent par faire ce genre d'actes, par désespoir."
