Ce dimanche 5 octobre au matin, les partisans du projet d'implantation d'un Center Parc sur la commune de Roybon, aux confins de la Drôme et de l'Isère, se sont rassemblés pour exprimer leur satisfaction de voir bientôt aboutir ce projet. Une installation qui ne fait pas l'unanimité.
Voilà plusieurs années que la bataille entre opposants et partisans de cette implantation fait rage.
En simplifiant les positions on pourrait écrire qu'il y'a d'un côté les défenseurs de la nature, opposés à ce projet, et de l'autre les défenseurs de l'emploi et de l'économie locale, favorables à l'arrivée d'un centre de loisirs.
De la même manière, les expertises réalisées sont variables.
Ainsi, alors que la Commission d’enquête publique avait émis un avis défavorable au projet de Center Parcs dans la forêt de Chambaran, le Conseil départemental de l’Environnement et des Risques sanitaires et technologiques (Coderst), qui s’est réuni à la préfecture le 25 septembre dernier, a donné lui un avis favorable à cette création.
« Un tour de passe-passe » que dénonce la Frapna.
Des positions qui s'opposent
Le 23 juillet 2014 à l’unanimité, les trois membres de la commission d’enquête avaient rendu un avis défavorable au projet de Création d’un Center Parcs à Roybon dans la forêt de Chambaran. Il avait alors émis 12 réserves qualifiées chacune de rédhibitoire, argumentées dans un rapport de plus de 250 pages, détaillant par le menu les nombreux manquements de ce dossier.
Par 15 voix contre 4, le Coderst vient de retourner la situation, créant une nouvelle fois la division entre les promoteurs du projet et les défenseurs de l’environnement.
Des élus satisfaits
Les élus sont, très majoritairement favorables à cette création, qui promet la création de quelque 490 emplois, la satisfaction est de mise. Le député Pierre Barbier, comme le maire de Roybon avaient clairement défendu « un projet écologiquement responsable » le 22 septembre dernier, dans une énième réunion de soutien.
Pour eux, comme pour le président du Conseil général de l’Isère, Alain Cottalorda, dès lors que Pierre et Vacances, le porteur du projet, a répondu aux fameux 12 points mentionnés par le rapport de la commission, la décision du Coderst est donc logique.
Des opposants toujours déterminés
Ce n’est évidemment pas la position de la députée Michèle Bonneton, qui met en doute la validité des réponses apportées par le maître d’ouvrage.
La Frapna Isère quant à elle, avait bien anticipé la décision, en votant à l’unanimité, lors de sa réunion du 23 septembre, confirmée par la Frapna Rhône-Alpes le 27 septembre, son opposition au projet d’arrêté Loi sur l’Eau, essentiel pour autoriser la construction de ce Center Parcs. Elle qualifie « de tour de passe-passe, le rapport exigé des services de la Préfecture de l’Isère et bâti à la hâte, cette dernière indiquant que l’ensemble de ces réserves pouvait être levé au vu des éléments de réponse qui auraient été apportés par le maître d’ouvrage ? »
Impossibles à vérifier pour le moment puisqu’elles n’ont pas été communiquées, ces réponses de Pierre & Vacances, explique la Frapna, « imposaient une nouvelle consultation du public pour s’assurer qu’elles étaient de nature à lever de telles réserves, ce dont notre Fédération ne peut que sérieusement douter, au vu des éléments contenus a minima dans le rapport ».
L’union régionale de la Frapna entend donc déposer un recours contentieux.