Alain Régnier est l'un des rares spécialistes français des "Google glass". Ces lunettes équipées d'un écran et d'une caméra sont à l'état de prototype mais Google pourrait les commercialiser courant 2015. A.Régnier, qui intervenait dans le cadre du forum "Blendwebmix", leur voit beaucoup d'avenir.
La conférence donnée jeudi matin par Alain Régnier, l'un des éminents spécialistes français à travailler d'ores et déjà sur les "Google glass", a été très suivie jeudi matin par les participants au forum internet "Bendwebmix" à Lyon.
Rares sont ceux qui en France ont déjà pu porter ces lunettes conçues par Google et qui intègrent un écran, un micro, une caméra et nombre de capteurs très sophistiqués.
La presse se fait régulièrement l'écho des expériences souvent négatives rencontrées ici et là par les premiers utilisateurs. Mais selon Alain Régnier, qui expérimente plusieurs prototypes depuis 2013, ce concept prometteur laisse augurer de nombreuses applications, dans le domaine de la santé notamment.
Les "google glass" se présentent en quelque sorte comme un smartphone miniaturisé que l'on porterait au niveau des yeux. Une branche translucide bourrée d'électronique vient se poser naturellement à la hauteur du regard, sans gêner le champ de vision. Il apporte à celui qui les porte une forme de réalité augmentée et la possibilité de consulter toutes sortes d'informations, en superposition du champ visuel. On peut ainsi consulter d'un regard ses mails, les dernières news, de la vidéo sans avoir besoin de recourir à un deuxième écran. De nombreux capteurs permettent par ailleurs de piloter ces lunettes à la voix ou d'un simple mouvement de tête, ce qui déjà pourrait se révéler fort utile aux personnes lourdement handicapées.
Alors bien sûr, le capteur vidéo intégré et la capacité des lunettes à filmer partout et tout le temps focalise souvent les critiques. Elles posent la question du respect à la vie privée et à la confidentialité des échanges. Mais c'est une présentation réductrice pour Alain Régnier qui dit n'avoir rencontré que très peu de retours négatifs quand il les portait. Elles susciteraient beaucoup plus de curiosité que de méfiance et ouvriraient en revanche beaucoup de champs nouveaux dans l'usage quotidien.
La réalité augmentée, même partielle, offerte par ces lunettes futuristes permettrait ainsi de travailler debout et d'opérer les mains libres tout en consultant des données ou un dossier. Une application que réclamerait déjà le corps médical pour ses interventions les plus délicates. Des fonctionnalités utiles aussi dans les milieux de la formation ou de la sécurité où l'on veut pouvoir accéder d'un seul regard à des graphiques, des photos ou à des bases de données. En matière de sécurité routière, les "Google glass" pourraient aussi aider à la navigation routière et accessoirement détecter la somnolence au volant.
Ces lunettes ne sont donc pas la caméra espion dont on parle parfois. Exploitées dans un cadre professionnel, elles pourraient bien révolutionner les méthodes et les process dans nombre de filières. Reste qu'elles ont aujourd'hui encore des défauts que leur concepteur s'efforce de corriger. L'autonomie réduite est l'un des principaux défauts des "Google glass" : 6h00 d'autonomie en usage moyen, 2h00 seulement en usage intensif, ces lunettes doivent être rechargées très souvent. Elles pourraient aussi gagner aussi en légèreté pour être portées sans fatigue.
Alain Régnier, qui développe ses propres applications en toute indépendance, estime que Google pourrait sortir sur le marché ses premières lunettes connectées dans le courant 2015. Encore aujourd'hui à l'état de prototype, elles devraient générer tout un éco-système tournant dans un premier temps autour de nombreuses applications, principalement anglophones. Car les premières "Google glass" assimileraient encore très mal l'accent français....