La journée du braille est célébrée le 4 janvier. Ce mode d'écriture a été inventé il y a deux cents ans. Il reste essentiel pour les personnes aveugles et malvoyantes. Cette écriture universelle en relief a su s'adapter aux nouvelles technologies.
Le téléphone est un accessoire indispensable, particulièrement pour Clément La Dune qui est aveugle. Grâce à son smartphone, il peut accéder à plus de 200 000 livres audio et également lire ses messages.
Pourtant, en observant l'appartement de Clément Dune, les livres sont absents des étagères
Je n'en ai pas, car les livres en braille sont des objets souvent volumineux et très coûteux.
Clément La Duneprofesseur d'histoire-géographie
L’écriture et la lecture en braille restent incontournables dans le quotidien de ce professeur d’histoire-géographie. De son sac, Clément La Dune sort un ordinateur spécialement conçu pour les aveugles. Cet outil lui facilite grandement le quotidien, mais reste encore rare et onéreux.
"C'est le seul moyen, pour moi, de pouvoir lire réellement et écrire. Et c'est surtout de pouvoir le faire de manière discrète, explique-t-il. Les systèmes vocalisés, c'est très bien, mais ça ne peut pas s'utiliser dans un contexte dans lequel il y a du monde autour. Je n'ai pas forcément envie que tout le monde écoute mes messages."
"Le numérique avec le braille nous permet d'être plus libres"
À l'heure du numérique, le braille ne semble pas près de disparaître. Assise confortablement dans son salon, Domitille Morin est élève de première. Comme les autres adolescentes, elle peut surfer sur le web.
Pour cela, elle se sert également d'un équipement utilisant une écriture qui s'affiche en points blancs sur un écran dédié. "Nous priver du numérique, c'est nous couper du monde, c'est nous rendre dépendant des institutions et des services. Justement, le numérique avec le braille nous permet d'être plus libres", affirme la lycéenne.
Pour moi, par exemple, au lycée, je peux presque me débrouiller toute seule. Je n'ai pas besoin de demander aux professeurs. Je n'ai quasiment pas besoin d'adaptation de la part des services.
Domitille MorinLycéenne
La lycéenne a pu acquérir cette indépendance précieuse en apprenant à lire le braille dans des livres papiers, comme ceux édités par l’association Mes Mains en Or, fondée par sa mère, Caroline Chabaud. Cette dernière doit faire face à une demande grandissante.
"Près de 4000 enfants entre zéro et vingt ans sont braillistes. Aujourd'hui, on ne fabrique pas assez de livres pour eux. Il faudrait en fabriquer plus. Je ne peux pas répondre à toutes les demandes", se désole, Caroline Chabaud.
Ce service est essentiellement financé par le mécénat et est assuré par des bénévoles.