Réunis pendant deux jours à Clermont, 50 représentants d’associations de victimes de l'amiante ont décidé de créer une nouvelle coordination nationale. Ils jugent que l'Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante qui les représentait jusqu'ici n'était pas assez efficace.
« L’amiante, c’était le matériau, c’était le pistolet. Mais il y avait quelqu’un qui appuyait sur la gâchette : c’étaient les employeurs ». Après 40 ans de lutte, Josette Roudaire a toujours son franc parler. Comme les membres des 50 associations réunies à Clermont, elle attend toujours que justice soit rendue aux victimes de l'amiante. Cela fait 18 ans que certains attendent que les industriels soient jugés. Initialement réunis dans une association nationale, tous ont décidé de créer une nouvelle coordination, car pour eux, le temps presse.« Nous avons pris la décision de créer les conditions pour rapatrier en quelque sorte les procès qui traînent à Paris et les faire redescendre en région » explique Jean Herquin, président de l’association des salariés de l'arsenal de Toulon victimes de l'amiante.
En Auvergne, plusieurs anciens salariés de l'entreprise Amisol, fermée en 1974, attendent encore le procès du PDG. Neuf plaintes ont été déposées en 1996, suivies de plusieurs épisodes judiciaires : non-lieu de la cour d'appel de Paris, puis décision contraire de la cour de cassation qui a redonné espoir aux plaignants.
« Ce qu’on souhaite à ce stade, c’est que la justice et la société demandent des comptes au PDG empoisonneur d’Amisol » explique Josette Roudaire. « Il y a 18 ans qu’on a déposé plainte et tout ça marine encore. Ça n’a pas abouti et peu à peu, les victimes meurent sans avoir vu la justice passer. »
Aucune plainte déposée en France pour empoisonnement à l'amiante n'a pour l'instant abouti. En demandant que les procès soient jugés dans les régions concernées et pas à Paris, la nouvelle coordination demande simplement que justice soit rendue rapidement.