Des matériaux amiantés "anciens et en faible quantité" ont été retrouvés dans une centrale de traitement de l'air d'un amphithéâtre de l'université de Lille. La présidence a donc décidé le 10 juillet de procéder au remplacement des équipements d'air, menant à la fermeture de seize amphithéâtres situés sur le campus Cité scientifique, à Villeneuve d'Ascq, pendant deux ans. France 3 fait le point sur la situation.
On la croyait en voie d'extinction, mais elle fait à nouveau parler d'elle dans la métropole de Lille en ce début de mois de juillet 2024. De l'amiante a été découverte dans des centrales de traitement d'air du campus Cité scientifique de l'université de Lille, menant à la fermeture de plusieurs amphithéâtres.
Une bien mauvaise surprise en ce début de vacances estivales. C'est lors d''une opération de maintenance sur une centrale de traitement d'air du campus scientifique, à Villeneuve d'Ascq, que les ouvriers ont découvert la présence des matériaux amiantés.
Dans un communiqué publié le 10 juillet, l'université se veut rassurante et certifie avoir "aussitôt fait procéder à des contrôles (prélèvements et vérifications atmosphériques) pour vérifier l’absence d’exposition à un risque pour la santé. Les résultats de ces prélèvements ont confirmé l’absence d’exposition passée et présente".
Seize amphithéâtres dispersés dans quatre bâtiments sont concernés, sur les 35 du campus Cité scientifique. Ils seront fermés pendant environ deux ans, le temps du remplacement complet des équipements de traitement d'air, avec la possibilité d'une réouverture des espaces au fur et à mesure. Reste à trouver des solutions pour les quelques centaines d'étudiants et étudiantes en licence qui investissent les lieux entre septembre et octobre pour la rentrée scolaire.
Huit millions d'euros de travaux
"Les équipes sont mobilisées pour étudier plusieurs solutions : une refonte des emplois du temps, le dédoublement possible de certaines promotions, l'utilisation d'autres amphithéâtres sur le campus, notamment auprès de Polytech, de l'IUT, auprès de partenaires et prestataires ou encore le recours à des amphithéâtres situés sur d'autres campus de l'université et qui sont tous reliés par des transports en commun", énumère la présidence de l'université.
La rénovation des bâtiments datant des années 1960 leur coûtera cher : environ huit millions d'euros. "La totalité ne pourra être prise en charge par la trésorerie. Nous allons avoir besoin d'un accompagnement par un recours à un financement ou bien d'aides de l'état et des collectivités", déclare la présidence.
Cette première découverte intervient quelques semaines seulement après une autre : fin juin, la direction d'Ilévia a été amenée à fermer deux de ses ateliers, à Dron et Grand But, à titre préventif contre les risques d'amiante.
L'inhalation des fibres invisibles, "400 à 500 fois moins épaisses qu'un cheveu, capables de flotter parmi les poussières de l'atmosphère [...] provoque des pathologies respiratoires" en se déposant dans les poumons, rappelle un article de l'assurance maladie, publié en novembre 2023. Si elle est souvent bénigne, l'inhalation de ces particules peut aussi provoquer des cancers.
Son usage est donc interdit depuis 1997, mais de vieux lieux peuvent toujours en comporter et en disperser lors de chantiers de restauration. Car ce minéral fibreux naturellement présent dans la nature était auparavant beaucoup utilisé dans le secteur du bâtiment et de l'industrie.
Toujours selon l'assurance maladie, l’amiante est la deuxième cause de maladies professionnelles en France. Elle est responsable chaque année de 3 à 4.000 maladies reconnues comme étant liées au travail.