Mélanie, originaire du Béthunois, aide au quotidien un proche atteint d'un cancer du sang. Pour se soigner, il a besoin de Pegasys, un traitement qui se fait toujours plus rare. Face à la pénurie, elle a décidé d'alerter les autorités sur ses réseaux sociaux.
"C'est une bouteille à la mer". Utilisatrice occasionnelle des réseaux sociaux, Mélanie aurait préféré ne pas en arriver là. Mais pour obtenir les doses de Pegasys nécessaires au traitement de la thrombocytémie essentielle de l'un de ses proches, forme de cancer du sang, elle a décidé d'alerter le gouvernement sur la pénurie qui touche ce médicament.
"Il est devenu presque impossible à ce jour d'obtenir des piqûres de Pegasys, traitement nécessaire aux personnes atteintes de certaines formes d'hépatites et dans le cadre du traitement de certaines maladies du sang" décrit-elle sur Facebook. Depuis le mois de juin, elle bataille pour obtenir les doses.
Après avoir sollicité de nombreuses pharmacies, il lui a fallu deux jours complets de démarches pour finalement obtenir une dose. Son proche en a besoin d'une tous les 10 jours. Une situation qui pour elle, ne peut plus durer.
Message posté par Mélanie sur Facebook :
"Des traitements qui sont vitaux"
Avant ce message sur Facebook, elle avait tout de même réussi à entrer en contact avec l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). Si cette dernière lui assurait avoir pris en compte sa situation, elle précisait toutefois dans un courrier ne pas être responsable de la disponibilité des médicaments qu'elle commercialise.
On ne peut pas jouer avec la vie des gens comme ça
Mélanie
Sur son site internet, l'ANSM répertorie la disponibilité des produits de santé. En quelques clics, il est possible de trouver les informations relatives au Pegasys. "Les spécialités Pegasys, solution injectable en seringue préremplie, font actuellement l'objet de fortes tensions d'approvisionnement. Un retour à la normale est attendu en mars 2025."
Mars 2025, c'est une attente que ne peut pas se permettre le proche de Mélanie. "On ne peut pas jouer avec la vie des gens comme ça. C'est un enjeu de santé publique" assène-t-elle.
Les stocks de médicaments en tension
La pharmacie du Parvis Saint-Michel de Lille ne fait pas exception. Interrogée sur ses stocks de Pegasys, la pharmacienne répond sans hésitation ne plus en avoir. Elle compose donc avec les médicaments qui lui restent pour ses trois patients qui ont besoin du traitement. "On essaie d'ajuster en fonction de ce qui est disponible, on adapte les posologies."
Et ce n'est pas le seul médicament qui manque à l'appel. "On a l'impression que c'est pareil pour tous les médicaments, il y a une tension d'approvisionnement", ajoute-t-elle. Pour expliquer ces ruptures, elle pointe une concurrence avec les autres pays sur le prix de ces derniers.
Mélanie n'en veut pas aux services hospitaliers mais à l'industrie pharmaceutique. Elle est même reconnaissante du travail fait par le service des maladies du sang de l'hôpital Huriez, qui suit son proche. Avec sa publication Facebook, elle espère "que quelqu'un va faire bouger les choses, qu'on puisse chacun retrouver une vie normale."