"La prévention, c'est une autre manière de soigner", avec le HosCare'Tour, les professionnels de santé à la rencontre des plus fragiles

Il est jaune pour qu'on le voit de loin et que les habitants s'habituent à sa présence au pied de leur immeuble ou sur la place du marché. L'HosCare'Tour a été imaginé par le groupe de santé Elsan et sillonne depuis un an et demi la région des Hauts-de-France.

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Vous l'avez peut-être aperçu à Fourmies, Douchy-les-Mines, Somain, Escaudain, Maubeuge ou Valenciennes... Avec son look sorti des années 50 et son jaune orangé, il est difficile de ne pas le voir passer. L'HosCare'Tour, c'est son nom, sillonne la région depuis fin 2022. 

Réduire les inégalités de santé

Un bus financé par l'Agence régionale de santé. Mais l'idée et le fonctionnement eux viennent bien d'un groupe de santé privé. "Nous avons répondu à un appel à projet de l'ARS sur l'inégalité d'accès aux soins. L'idée était de répondre avec un dispositif de prévention innovant" explique Delphine Leclercq, chargée de prévention pour les cliniques des Hauts-de-France du groupe Elsan.

Concrètement, il s’agit d’un bus aménagé qui circule sur le territoire des Hauts-de-France. A l'intérieur, un petit cabinet médical a été aménagé permettant la confidentialité des échanges. 

Sauver des vies

Le Hos'Care Tour permet de déclencher des conversations sur une thématique de santé. Par exemple, encourager les gens qui remplissent des critères de dépistage pour des cancers du colon ou du sein à prendre rendez-vous. Aider les habitants à se prendre en main, à s'occuper de leur santé.

Delphine Leclercq raconte : "Pour moi, c'est important de prévenir et limiter les évolutions de maladies". Elle poursuit : "je suis soignante, j'ai toujours été dans le curatif. Là, je ne suis pas en blouse blanche, les gens ne voient pas le soignant, les langues se délient. Quand on voit qu'on a pris un rendez-vous pour un dépistage du cancer du colon, qu'un polype a été découvert, on se dit qu'on a sauvé une vie !" 

Différentes thématiques

Ils sont  16 "référents en prévention" à se relayer. Tous sont détachés 20 % de leur temps de travail par les cliniques du groupe dans lesquelles ils travaillent. Ils sont toujours deux lors des actions proposées avec le bus. De formation, ils sont infirmiers, certains spécialisés en addictologie, en stomathérapie, ou alors ils sont professeurs d'activité physique, ergothérapeutes, diététiciens, aides soignants... et proposent des thématiques comme l’hygiène alimentaire, les conduites addictives, la santé de la femme, les seniors, la prévention des maladies rénales, le dépistage des cancers...

Á chaque fois les interventions sont organisées en partenariat avec des communes, des Centres communaux d'action sociale (CCAS), des acteurs de santé d'un territoire. 

5 400 personnes aidées en 18 mois

La première année, les équipes ont réalisé 124 sorties. 170 sont prévues pour 2024. Ce sont plus de 5400 personnes qui ont pu bénéficier d'une action de prévention.

Delphine Leclercq raconte sa fierté : "en juin, nous sommes intervenus sur le sommeil avec CCAS de Valenciennes. Via des outils ludiques et un questionnaire, nous avons repéré une personne en difficulté avec son sommeil. Nous avons rédigé un courrier à son médecin traitant à qui elle n'avait jamais parlé de ce souci. Il l'a envoyée voir un pneumologue pour des tests d'apnée du sommeil. Elle ne savait pas où s'adresser. Nous l'avons aidée, on lui a trouvé un rendez-vous à Maubeuge. Elle avait une prise en charge dans les 15 jours après notre intervention !"

Suivi téléphonique

Depuis le mois de mars, avec l'expérience des premiers mois d'intervention, les référents ont mis en place un suivi téléphonique pour les personnes rencontrées. Un mois après, elles sont appelées pour savoir quelles démarches elles ont effectuées et si elles ont d'autres besoins.

C'est aussi une manière de "connaître l'impact de nos actions", confirme Delphine Leclercq. "C'est essentiel parce qu'on essaie d'aller vers les publics les plus précaires, les quartiers en politique de la ville, les territoires ruraux. Là où on peut pallier des inégalités de santé". 

Oser parler, se faire confiance

Delphine Leclercq raconte aussi que le Hos'Care Tour se rend, tous les mois, à Douchy-les-Mines (Nord). "Au fil des interventions, un lien de confiance s'établit. Parfois c'est au bout de trois ou quatre mois que les gens viennent et nous avouent ne pas avoir osé venir avant". Elle conclut : "plus nous sommes présents, plus la confiance s'installe plus nos actions sont pertinentes." 

Avec le succès de ce premier dispositif ambulant, le groupe Elsan en lance un deuxième. Dès le mois de septembre, il arpentera l'Audomarois et le Dunkerquois.

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