Damien Chouly, qui enchaînera une sixième titularisation d'affilée samedi avec le XV de France, a souligné jeudi que "la patience et l'application" seront les maîtres-mots face aux Wallabies, contre qui les Bleus voudront "imposer" leur jeu. Entretien.
Quel cap vous fixez-vous en vue de samedi ?Il va falloir être conquérant. On en a beaucoup parlé: on est resté sur trois défaites là-bas en juin et on est ressorti frustré, déçu. La revanche envers les Australiens, il y en a sûrement un peu, mais il y a une revanche à prendre envers nous-mêmes aussi.
On dit que la marque de fabrique des Wallabies est la conservation du ballon, c'est votre avis ?
La force de cette équipe d'Australie c'est d'abord son collectif. En attaque, ils sont capables de garder le ballon sur une quinzaine voire une vingtaine de temps de jeu. Elle essaye d'épuiser son adversaire. C'est éreintant car on enchaîne les phases de jeu et quand on défend, on a tendance à plus accuser le coup. Ce qu'il faut ce n'est pas se jeter, pas s'affoler parce qu'ils n'attendent que ça pour en profiter. Il faut rester ensemble physiquement et mentalement pour les contenir. En défense, elle monte vite et reste solidaire. Les rucks seront aussi la clé. Il faudra coller au ballon. L'important sera d'arriver avant eux et d'avoir de bonnes libérations. Le maître mot sera la patience et l'application.
Vous avez trouvé des motifs d'encouragements dans votre match contre les Fidji ?
Ce qui est intéressant, c'est qu'en attaque, on a pu mettre en place sur le terrain ce qu'on avait travaillé à l'entraînement. On a pu mettre en place notre jeu, ce qui avait rarement été le cas, notamment sur la tournée en Australie. Ce qui a été négatif ce sont ces deux essais que l'on prend: il y a des problèmes d'organisation et individuellement on a raté des plaquages. On est prévenu.
Et comment jugez-vous votre match à titre personnel ?
Ma performance a été moyenne, je dirais. En touche, il y a eu des annonces qui n'étaient pas judicieuses et il a fallu aussi s'adapter au contre fidjien. J'attends le match de l'Australie pour hausser le niveau. Il me tarde d'être sur le terrain.
Votre nouveau rôle de capitaine à Clermont vous aide-t-il sur le terrain avec le XV de France ?
Sûrement un petit peu. Après, quand on arrive en équipe de France, il n'y a plus de capitaine qui tienne, c'est Thierry (Dusautoir) qui endosse ce rôle et nous on est des soldats. Mais ça peut m'aider dans la communication, par rapport aux touches. Ça m'aide à faire passer mes convictions, mon message, ne pas avoir peur de les affirmer. Je ne calcule pas trop pour faire part de mon ressenti.
Avec le XV de France, vous avez été flanker ou troisième ligne centre...
Mon choix numéro 1 c'est d'être numéro 8. C'est le poste où je prends le plus de plaisir. Ça m'arrive d'être 3ème ligne aile aussi. C'est intéressant pour moi car c'est un poste plu frontal. Mais numéro 8 il y a plus l'aspect stratégique qui rentre en compte et technique aussi.
Après avoir encaissé près de 100 points en trois matches en Australie, qu'est-ce qui vous fait croire que la France à une chance ?
Je vois comment le groupe fonctionne, comment on travaille depuis les deux stages. A un moment, il faut avoir confiance en nous et si on arrive à mettre en place notre jeu comme ça a été le cas par moments la semaine dernière, on va poser des problèmes aux Australiens.