Forte de sondages la plaçant en tête d'un premier tour prochain de l'élection présidentielle, Mme Le Pen s'en est pris directement à François Hollande et à Nicolas Sarkozy, redevenu président de l'UMP samedi, les accusant d'avoir "tout raté" devant plus de 3.000 adhérents enthousiastes scandant "On est chez nous" et agitant des drapeaux tricolores.
"Ils se bagarrent pour savoir qui montera sur la deuxième marche",derrière elle, lors de l'élection présidentielle" en 2017, a-t-elle moqué, lors du XVe congrès du FN qui s'est achevé dimanche.L'échec principal qu'elle leur a imputé, c'est sur la question de la République dont elle s'est portée garante, citant sur l'estrade Victor Hugo mais aussi, plus surprenant, l'ancien numéro un chinois Deng Xiaoping.
"Les seuls qui devraient être encore autorisés à parler de République française,c'est nous!", proclame -t-elle, s'inquiétant du chômage record, du non-respect de la laïcité, de la méritocratie qui souffrirait,du "communautarisme", de l'organisation territoriale avec la réduction du nombre de régions."Chaque communauté religieuse, sexuelle, ethnique essaie de tirer (la République) à elle, en en faisant craquer un peu plus les coutures", a-t-elle accusé.
Alors que ses troupes progressent scrutin après scrutin, Mme Le Pen a demandé dimanche à ses adhérents de "rassurer" les Français" sur "l'aventure" que pourrait constituer le parti d'extrême droite à leurs yeux et leur a demandé de "rassembler",message qui peut avoir une vocation externe comme interne.
Le fameux "Front familial"
Le congrès, réunion statutaire, avait aussi pour fonction de permettre un rafraîchissement des instances du parti. Après un premier mandat marqué par une relative synthèse ménageant les différentes sensibilités, Mme le Pen a imprimé sa marque de manière plus visible dans le nouvel organigramme.Comme annoncé samedi, la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, qui a triomphé au vote interne des militants, ne rentre pas au saint des saints du parti: "Je ne voulais pas que Marine Le Pen se fasse reprocher le fameux +Front familial+", a-t-elle expliqué. Elle a rejeté à l'avance toute idée "d'incarner (elle-même) une ligne", alors que le vote des militants pour départager ses "nuances" avec M. Philippot, bras droit de sa tante finalement 4e, était l'un des -rares- enjeux du congrès. Elle espère cependant avec ce vote avoir conquis sa "propre légitimité".
La presse étrangère a suivi, nombreuse, le congrès du FN à Lyon.