La cour d'appel de Riom a rendu, mercredi, sa décision concernant deux gendarmes poursuivis pour détention arbitraire. En 2010, ils avaient empêché un syndicaliste de manifester lors d'une visite de Nicolas Sarkozy au Mayet-de-Montagne dans l'Allier.
Un mois de prison avec sursis et des dommages et intérêts. La cour d'appel de Riom a rendu sa décision à l'encontre des deux gendarmes qui avaient retenu un syndicaliste, le 25 novembre 2010, pour l'empêcher de manifester lors d'une visite de Nicolas Sarkozy au Mayet-de-Montagne.
En première instance ils avaient tous deux écopés de quatre ans de prison avec sursis.
Lors de cette visite présidentielle, en pleine réforme des retraites, des consignes avaient été données pour neutraliser toute banderole et signe de contestation. Frédéric Le Marrec, syndicaliste présenté comme un agitateur, est invité par les gendarmes à rester avec eux le temps de la visite pour des vérifications concernant une histoire d'affiches. Une interpellation déguisée selon l'intéressé.
A l'issue de l'audience, Frédéric Le Marrec a dit ressentir "beaucoup de soulagement". "Le seul regret que j'ai, ajoute-t-il, c'est que ces gens-là ne se sont jamais excusés". Du côté de la défense, Maitre Gilles-Jean Portejoie, avocat du colonel Patrick Martzinek, "il y a une chaîne de personnes dont la responsabilité était envisagée (…) et parmi ces douze, de manière arbitraire, on en retient deux, ils sont condamnés alors qu'ils sont innocents". Même son de cloche de la part de l'avocat du capitaine Pierre Pouly, Maître Jean-Louis Deschamps, qui affirme qu'on "s'est attaqué aux personnes d'une manière sélective pour régler des comptes (…) sur un terrain politique".
Les avocats des gendarmes ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation.
Reportage de Christophe Jouvante et Arthur Jones. Montage: Gilles Malfray. Intervenants: Frédéric Le Marrec (plaignant), Maître Gilles-Jean Portejoie (Représentant du colonel Patrick Martzinek), Maître Jean-Louis Deschamps (Représentant du capitaine Pierre Pouly)