Après Toulouse et Poitiers, 122 ex-salariés d'un centre d'appels SFR de Lyon ayant perdu leur emploi en 2007 après la reprise de leur société par Teleperformance ont défendu leur cause ce lundi en appel dans le plus gros dossier du genre en France
Devant la cour d'appel de Lyon, ces ex-salariés de SFR ont demandé 10.000 euros de dommages-intérêts ainsi qu'une année de salaire par décennie d'ancienneté. Ils dénoncent "une fraude" entre SFR et le gestionnaire de centres d'appels Teleperformance qui les repris. Selon leur avocat, Romain Geoffroy, Teleperformance a "contraint les salariés à quitter les centres d'appels" repris à SFR dans le cadre d'un plan de départs volontaires en 2007, "au mépris d'un accord de gestion prévisionnelle des emplois
signé en 2006", par lequel SFR s'engageait à maintenir tous les postes.
Selon Me Geoffroy, il s'agit du plus gros dossier de fraude à l'article 1224-1 du Code du travail qui prévoit qu'en cas de reprise d'une société par une autre, "tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel employeur et le personnel".
En première instance, le Conseil de prud'hommes de Lyon avait débouté les plaignants, considérant que "l'existence d'une éviction forcée" n'était "nullement établie", ce que conteste Me Geoffroy. "Le consentement
des salariés a été forcé. Le cessionnaire est à la solde de SFR. L'opération globale a été réalisée dans un but économique", a-t-il dénoncé lundi devant la cour.
L'arrêt de la cour d'appel a été mis en délibéré au 4 mai.
Le reportage de Sophie Valsecchi et Sylvie Adam :