La ministre de la Culture a signé jeudi avec la capitale auvergnate un premier "pacte pour la culture", engageant l'État et la ville à maintenir pour trois ans leurs financements respectifs en faveur de la culture, sur fond de baisse des dotations aux collectivités.
Le ministère et Clermont-Ferrand s'engagent à maintenir jusqu'en 2017 leurs engagements financiers dans l'éducation artistique et culturelle, le soutien à la création et l'accompagnement des artistes, ainsi que la préservation et la valorisation du patrimoine. Soit un peu moins de 5 millions par an pour l'État. "Certes, le partenariat entre l'État et les collectivités est ancien ; mais il me semblait nécessaire de le réaffirmer en cette période de contrainte budgétaire. J'ai donc voulu soutenir les villes qui, au moment de dresser leurs priorités budgétaires, ont placé la culture au coeur de leur projet", a expliqué Fleur Pellerin.
Clermont-Ferrand est la première collectivité qui a répondu présente à ma proposition de s'engager conjointement en faveur de la culture. (Fleur Pellerin, ministre de la Culture)
Cette signature intervient alors que de nombreuses collectivités locales (qui assurent les deux tiers du financement de la culture en France) ont choisi de raboter leur budget culturel pour faire des économies face à la baisse des dotations de l'État (11 milliards d'euros sur trois ans). Ainsi Grenoble a supprimé sa subvention aux Musiciens du Louvre, tandis que Caen remet en cause sa convention avec les Arts Florissants de William Christie, en résidence depuis 25 ans.
Les ambitions culturelles de Clermont-Ferrand
La capitale auvergnate a lancé ces dernières années des projets culturels de grande ampleur telles qu'une scène nationale unique et la transformation partielle de l'Hôtel-Dieu, datant du 18e siècle, en bibliothèque-médiathèque. Le maire Olivier Bianchi, qui fut adjoint à la culture pendant dix ans, tiendra en septembre 2015 des "États généraux de la culture" et projette de candidater d'ici dix ans pour être Capitale européenne de la culture en 2028.La culture ne doit pas faire partie des variables d'ajustement (...) On fait donc d'autres choix, moins de ronds-points, moins de voiries. (Olivier Bianchi, maire PS de Clermont-Ferrand)
"La ville a l'intime conviction que son développement, son attractivité, son rayonnement et son maintien d'un lien social harmonieux passent par le maintien d'une politique culturelle forte et volontariste", affirme Olivier Bianchi. Il est vrai qu'à Clermont-Ferrand, l'éducation artistique et culturelle se développe depuis ces dernières années... Chez les élèves de l'école Charles Perrault à la Gauthière, par exemple, que la ministre a rencontré jeudi après-midi à La Jetée.
Le ministère doit signer lundi 2 février un autre pacte culturel avec Cambrai (Nord), avant d'autres villes.