Les salariés du Cezus Areva de Jarrie en grève contre l'austérité (Isère)

Un mouvement social a été déclenché sur le site Cezus Areva ce jeudi matin. La CGT craint des restructurations sans précédent de la part du géant nucléaire, dont les résultats étaient à la baisse en 2014.

Le mouvement social touche toute la France. A Jarrie comme ailleurs, les syndicats s'inquiètent de l'avenir du groupe, à la santé financière très fragile. Pour protester contre la future "restructuration" massive, une quarantaine de salariés était réunie devant l'usine iséroise depuis 9h ce jeudi matin, à la suite d'un appel lancé par la CGT. A Jarrie, ce sont 250 emplois qui pourraient être menacés.

"L'austérité appliquée à l'industrie a pour effet de fragiliser les sites de production et de perdre les savoirs-faire. La CGT Areva défend un projet de gestion industrielle du groupe. Nous devons, pour redresser la situation du groupe et maintenir l'activité de la filière en France, nous concentrer sur nos atouts, à savoir, les sites de production qui sont créateur de richesses et d'emplois" réagissait la CGT dans un communiqué, paru le vendredi 6 février. 

Areva-Jarrie est le seul site à produire de l'éponge de zirconium nécessaire au gainage du combustible nucléaire. Mais selon la CGT, cette activité est menacée par l'arrivée d'un sérieux rival chinois, rentré dans le giron du groupe il y a un an.

Reportage de Faïza Garel-Younsi et Dominique Bourget 
 

Intervenants : Julien Gillot, Délégué CGT Areva-Jarrie ; Jean-Jacques Rospars, Directeur Areva-Jarrie


Des pertes massives "supérieures à 3 milliards d'euros" pour 2014

Dans un article paru dans le Journal du Dimanche, le 8 février, le géant français du nucléaire Areva a annoncer vouloir réaliser "plus d'un milliard d'euros de cessions" afin de redresser ses finances.

La vente d'actifs miniers est étudiée, mais aussi la cession de la filiale logistique ou l'activité de démantèlement de sites nucléaires. Le groupe voudrait garder le contrôle de sa filiale dédiée aux mines d'uranium, valorisée entre 3 et 4 milliards d'euros.

Mais pour le gouvernement, qui ne prévoirait pas de renflouement cette année, les mines pourraient "rester dans le giron public mais pas forcément chez Areva", selon une source à Bercy, qui n'a pas été nommée par le JDD.

Une alliance avec la Compagnie nationale des mines, lancée il y a un an par Arnaud Montebourg, lorsqu'il était ministre du Redressement productif, est une option. Une éventuelle cession de la filiale de logistique nucléaire pourrait rapporter entre 200 et 300 millions d'euros, avance encore le JDD.

Une cession de l'activité de démantèlement de sites nucléaires pourrait elle monter jusqu'à 500 millions d'euros. Areva a publié lundi dernier un chiffre d'affaires en baisse de 8% à 8,34 milliards d'euros pour 2014, et averti qu'il risquait de devoir déprécier des actifs.

Selon une source "proche du groupe" citée par le JDD, Areva pourrait annoncer des pertes massives pour 2014 "supérieures à 3 milliards d'euros".

La direction d'Areva doit présenter un plan stratégique le 4 mars, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels, qui devrait donner des pistes pour le redressement du groupe.
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