L'Auvergnat André Chassaigne a réclamé jeudi "un nouveau gouvernement qui puisse réunir l'ensemble des forces de gauche". Six des dix députés Front de gauche (FG) devraient voter cette motion UMP-UDI, les autres ne voulant pas joindre leurs voix "à celles de la droite et de l'extrême droite".
Rappelant avoir tenté de déposer une motion de censure de gauche, le député FG du Puy-de-Dôme a pointé dans la motion de droite "une hypocrisie politicienne", s'attirant quelques huées sur les bancs de l'UMP. "Pour des députés de la gauche progressiste, une censure du gouvernement et de la loi Macron n'a donc rien à voir avec la motion présentée par la droite", a-t-il ajouté.
André Chassaigne a expliqué "combattre" la loi Macron et aussi être "convaincu de l'urgence et de la nécessité de la nomination d'un nouveau gouvernement qui puisse réunir l'ensemble des forces de gauche pour conduire une politique de progrès social et de refondation démocratique". "Nous assumons ce geste, au nom du peuple de gauche et dans l'intérêt de la gauche", a-t-il ajouté après les remous provoqués par le ralliement du Front de gauche à la motion de la droite.
A travers notre censure, nous adressons un message clair pour que la majorité élue par la gauche cesse de se fourvoyer dans les méandres du libéralisme économique prônée par la droite. (André Chassaigne, député Front de Gauche du Puy-de-Dôme)
Selon l'élu, le Premier ministre a voulu "faire une démonstration de force" par le recours à l'article 49-3 de la Constitution pour faire passer la loi Macron, mais c'est "au contraire la manifestation d'une profonde faiblesse". Par ce texte, le gouvernement montre qu'il succombe "aux sirènes du Medef et aux injonctions de Bruxelles". "Au-delà de ce texte, c'est la politique gouvernementale dans son ensemble qui est contestée", synonyme d'un "reniement permanent", d'après André Chassaigne.
"Nombreux sont ceux, bien au-delà des rangs du Front de gauche, qui attendent du gouvernement un changement de cap en faveur de la relance et de l'emploi", a-t-il assuré, évoquant des "convergences" se renforçant "en faveur d'une alternative à gauche".