Le 24 octobre, la direction du groupe AB Volvo a annoncé par intranet aux salariés concernés que le siège du service commercial AME (Afrique et Moyen-Orient) ne serait plus réparti entre Lyon et Paris mais déménagerait en Suède, au Maroc et en Turquie, selon un responsable syndical CGT. Cette décision a été confirmée par la direction le 27 novembre.
"On est dans un cas d'école où il y a eu un mépris flagrant des salariés", a dénoncé ce responsable, assurant que cette réorganisation signifiait la "disparition du service" qui emploie 60 salariés. "Il s'agit d'un délit d'entrave puisque le groupe Volvo a décidé la réorganisation de ses services sans passer par les procédures légales françaises qui sont d'informer le CE et le CHSCT", a-t-il souligné, précisant que la CGT envisageait une procédure judiciaire.
Ce n'est que le 2 février lors d'un comité d'entreprise que "la réorganisation de ce service a été confirmée", regrette ce responsable. Un Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire a également eu lieu vendredi dernier sur le sujet à Lyon.
Lors de ce CHSCT, la direction a demandé aux salariés s'ils étaient mobiles en contrat local à Casablanca ou à Istanbul, affirme la CGT. La direction de Volvo France dément toute irrégularité, confirmant un transfert annoncé "dans les règles" lors du CE début février, et assure qu'aucun poste ne sera supprimé. "Il n'y a pas de suppressions de poste annoncées à ce stade. On essaie de voir comment reclasser les salariés dans un autre service", a déclaré un porte-parole de Volvo.
Cette réorganisation se fait, selon la CGT, indépendamment de la suppression de 508 emplois en France, dont 319 sur le site de Lyon, annoncées le 19 mars 2014 par la direction de Renault Trucks SAS et qui fait l'objet d'un plan de sauvegarde de l'emploi en cours.
Le groupe automobile suédois Volvo, numéro 2 mondial des poids lourds, emploie 8.900 personnes en France, pour l'essentiel dans sa filiale de véhicules industriels Renault Trucks.
