Un mouvement de grève est en cours au sein de la Seita, à Riom. A l'appel de la CGT, des salariés bloquent des camions de livraison et d'approvisionnement du site qui produit des cigarettes. Au coeur du conflit : les salaires.
Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, les salariés d'Altadis à Riom réclament une augmentation de 150 euros par mois. La direction, elle, leur en propose une de 0,5%, soit 15 euros. Alors qu'une dernière réunion doit avoir lieu lundi après-midi au siège social à Paris dans le cadre de ces négociations annuelles obligatoires, une grève est en cours à Riom à l'appel de la CGT.
Une trentaine de salariés bloquent actuellement les camions de livraison et d'approvisionnement du site qui produit des cigarettes. Cette usine est d'ailleurs le dernier site de production de cigarettes en France. Depuis la fermeture de l'usine de Nantes-Carquefou, Riom est en phase de survie. Le site appartient à la Seita, filiale française du groupe Imperial Tobacco, et ses salariés se battent pour obtenir une part du gâteau, car la Seita est largement bénéficiaire.
Pour Stéphane Allègre, représentant CGT de Seita-Impérial Tobacco, le problème est simple : "Ils ont déjà acté un peu plus de 150 millions d'euros de versement de dividendes à nos actionnaires, sans compter l'année 2013 où ils avaient acté près de 500 millions d'euros de redistribution, et à côté de ça, ceux qui créent la richesse de l'entreprise, on leur donne des miettes !"
Impérial Tobacco affiche une santé financière enviable, avec près de 4 milliards de bénéfice en 2010 après impôts. Mais peu à peu, le groupe délocalise et les pouvoirs publics semblent impuissants. POur le syndicaliste, il faut arrêter de jouer à ce jeu de dupes : "L'Etat aujourd'hui ramasse 15 milliards de taxe sur le tabac. Il faut arrêter de faire de la mauvaise foi à un moment donné ! Ou on veut que la cigarette se vende en France, ou on l'interdit et on n'en parle plus ! Ca va être fabriqué en Pologne mais ça va revenir se vendre sur le territoire français. Donc, tant qu'à faire, si c'est encore autorisé sur le territoire, qu'on puisse au moins les fabriquer sur notre territoire !"
Malgré les sollicitations de notre équipe et leur présence sur le site, les membres de la direction n'ont pas souhaité nous exposer leur point de vue sur la situation.La direction a néanmoins proposé une augmentation de 0,6% au lieu des 0,5% initialement proposés. Lundi soir, le piquet de grève a été levé à Riom. Mais les discussions sur la suite du mouvement devraient reprendre dès mardi matin.