Le Parisien-Aujourd'hui en France a révélé mardi une note confidentielle des services de renseignement de la police et de la gendarmerie sur le risque d'implosion sociale des services d'urgence. Une publication d'actualité à Clermont-Ferrand puisque depuis lundi les urgentistes du CHU sont en grève.
C'est sans surprise que les responsables syndicaux du Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand ont découvert l'article à la une du Parisien-Aujourd'hui en France mardi matin. Le quotidien révèle le contenu d'une note confidentielle du service central du renseignement territorial, adressée aux ministères de l'Intérieur, de la Santé et à l'Elysée : les urgences hospitalières française seraient saturées, au bord de l'implosion sociale...
Ce constat les syndicats du CHU clermontois l'ont déjà fait depuis longtemps... De l'avis de Daniel Chalier, membre du conseil de surveillance (FO) de l'établissement, si le gouvernement "ne revient pas à la raison" et maintient le projet de loi Santé de Marissol Touraine, la loi Macron et la réforme territoriale, l'hôpital public et les patients seront en danger, à très court terme.
Si on ne passe pas par le retrait de ces lois, ça va être l'implosion. Je dirais plus exactement "l'explosion", parce que l'implosion elle est là! (Daniel Chalier, membre du conseil de surveillance (FO) du CHU de Clermont-Ferrand)
Les syndicats dénoncent une situation sociale "très tendue"
Depuis lundi 9 mars, un nouveau mouvement de grève a été voté à l'unanimité par les personnels des urgences du CHU de Clermont-Ferrand. Les griefs sont récurrents : suppression de lits, manque de personnel, de matériel adapté, insécurité des patients, surcharge de travail... Cette situation sociale, qualifiée de "très tendue" par les grévistes, affecterait l'ensemble des services de l'établissement hospitalier selon les syndicats.Les personnels sont épuisés (...) aucun humain ne peut vivre comme ça, longtemps, quoi ! (Marie-Claudine Ferrara, déléguée (CGT) du CHSCT du CHU de Clermont-Ferrand)
Claudine Chavanaz, porte-parole du syndicat SUD au CHU, explique : "Il y a un absentéisme important. Il y a des jeunes professionnelles qui sont en congé maternité, non remplacé. Il y a énormément d'infirmières et de professionnels qui reviennent sur des congés, sans arrêt rappelés sur des repos, parce que la situation est très tendue. Il manque des effectifs partout !" Pour montrer leur détermination et faire aboutir leurs revendications, les grévistes lancent un appel intersyndical national à manifester de tous les personnels, pour le 9 avril prochain.