C'est sans surprise que les personnels du CHU ont découvert la note confidentielle publiée mardi par Le Parisien Aujourd'hui en France. Elle pointe le risque d'implosion sociale dans les services d'urgences, surchargés et saturés. Etat des lieux à l'hôpital Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand.
Ils ont beau être en grève, les personnels des urgences du CHU Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand assurent leur mission et reçoivent tous les malades. Dans ce service, 8 médecins, cinq internes et une vingtaine d'infirmières se relaient 24 h sur 24. Le nombre de patients, lui, ne cesse d'augmenter : en moyenne, 146 personnes sont accueillies chaque jour. Cette situation crée forcément des tensions.
Nous avons la capacité d'avoir 24 patients allongés dans le service qu'on peut prendre en charge correctement avec le personnel dédié à cela. Durant les 2 mois qui viennent de passer, on était très régulièrement à 150 voire 170% de notre capacité de travail. Ça nous amène à travailler dans des conditions dégradées : on prodigue des soins dans le couloir, avec une perte d'intimité pour les patients, une perte de confidentialité, des conditions de travail pour les infirmières comme pour les médecins dégradées qui sont sources de tensions physiques et psychologiques pour le personnel. Daniel Pic, Chef du service des Urgences
Pour désengorger les services, l'hôpital mise sur le développement de la chirurgie ambulatoire, car elle permet une sortie de l'hôpital le jour de l'intervention. Mais aussi sur des solutions temporaires pour mieux anticiper les épidémies. Pour Jeannot Schmidt, chef du Pôle Samu-Smur-Urgences au CHU de Clermont-Ferrand, il faudrait "mettre en place une unité temporaire. On sait que l'épidémie démarre au plus tôt vers la mi-décembre, finit au plus tard vers la mi-mars, donc une unité dont la taille est à définir mais largement utile pendant ces 3-4 mois."
L'épidémie de grippe et l'afflux de patients, surtout des personnes âgées, ont renforcé la saturation dans les hôpitaux. Des tensions extrêmes et des solutions de plus en plus inconfortables : au CHU de Clermont-Ferrand, la diminution du nombre de lits a conduit à des transferts de malades vers les établissements d'Ussel ou de Tulle.