Saillans, petit bourg de la Drôme, est devenu la capitale de la démocratie participative depuis qu'une liste "collégiale", sans tête désignée jusqu'à son dépôt officiel, a remporté la majorité des suffrages. C'était lors des précédentes élections municipales.
En ce jour de scrutin départemental, petit retour sur cette aventure de démocratie participative, crée il y'a un an et qui donne à réfléchir.
Un mouvement de fond
Cet élan collectif est né autour de combats concrets et profondément ancrés dans le quotidien des habitants (contre l'implantation d'une supérette, par exemple, ou encore la fermeture de la gare. Cette commune se distingue des autres par une allergie aux longs règnes.
"Saillans reste dans sa tradition où les maires, après un mandat complet, n'ont jamais été renouvelés", regrettait, à l'époque, le maire sortant, François Pégon (MoDem).
Les nouveaux élus, classés divers gauche mais dont aucun n'est encarté, ne disent pas autre chose, convaincus que voter ne sert à rien si le maire décide de tout, et tout seul. Depuis 12 mois, ils fonctionnent "autrement": un Saillanson sur quatre s'est inscrit à des "commissions thématiques", où l'on réfléchit aux actions à mener, suivies de "groupes actions projet" (GAP), où l'on propose des solutions, départagées avec des gommettes. Avant que ne tranche le conseil municipal.
Au final, pour douze GAP en cours et sept autres programmés, trois ont été achevés en 2014, dont un sur les rythmes scolaires, un succès. Celui sur l'éclairage public a fait plus de vagues. Pour réduire la facture, les lampadaires ont été éteints la nuit mais certains se plaignent de ne rien y voir. "Y a pas un chat dans les rues, les gens sont de mauvaise foi", rétorque Pierre-Jean, un sexagénaire.
CEn attendant, certains râleurs l'avouent: c'est la première fois que les citoyens de la commune s'intéressent autant à la vie politique locale.