Portrait d'une femme par une femme au nom de l'égalité des sexes.
La Carmen de Prosper Mérimée s’ouvre avec un épigraphe de Palladas, poète grec antique : «Toute femme est amère comme le fiel ; mais elle a deux bonnes heures, une au lit, l’autre à sa mort. » C’est cette Carmen-là dont s’empare María Pagés avec sa grâce toute flamenca et ses bras qui n’en finissent pas.
Carmen exige l’humilité, la maturité. Elle le sait. Qui mieux que la chorégraphe espagnole, à l’aube de ses 50 printemps, pouvait scruter les profondeurs de l’oeuvre et révéler avec une telle sensibilité la complexité d’être une femme ? Son Yo, Carmen (Moi, Carmen), explore et transcende la Femme en dix tableaux servis par huit danseurs et danseuses et sept musiciens.
Énergique, sauvage et passionnée, elle rejette le mythe qui retient captive la Carmen de Mérimée, parce qu’elle considère que ce mythe est l’apanage des hommes et qu’il est un cliché construit par (et pour) une société masculine.
Le récit, façon María Pagés, des amours impossibles de Carmen et de Don José est une ode aux femmes, à leurs amours et à leurs désamours, à leur force et à leur fragilité, à leur sensualité, à la maternité, à leur quête inextricable d’égalité.
Rébellion face à la violence domestique, dépendance comme conséquence d’une soumission ancestrale, María Pagés réinvente Carmen à force de combat et de tendresse.
Rendez-vous au Grand Théâtre
- Mardi 9 juin, 22h
- Mercredi 10 juin, 22h