Allier : les 48 voix qui changèrent le destin de Gérard Dériot

Le 29 mars, Bourbon-L'Archambault a basculé à droite, provoquant le basculement de tout le département de l'Allier pour 48 voix. Sur ce canton, c'est le binôme de Gérard Dériot qui est élu, alors que le "nouveau" conseiller départemental avait démissionné l'an dernier du Conseil Général.

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Quarante-huit voix sur plus de 13000 inscrits auront finalement suffi à faire basculer le canton de Bourbon l'Archambault, et par conséquent tout l'Allier à droite ce 29 mars. Pourtant, en début de soirée, le principal concerné, l'UR Gérard Dériot n'y croyait pas. Alors qu'il assistait au dépouillement sur son fief, à Cérilly, ville dont il est le premier adjoint, l'issue du scrutin lui semble fort incertaine, voire carrément fatale. 

Sur ses terres, Gérard Dériot ne devance le binôme SE/PCF que de 42 voix, un écart plus faible qu'au 1er tour où l'écart était de 71 voix. Un présage pas forcément fameux pour le reste des résultats, et qui sera finalement démenti. Au final, sur 8142 votants, avec une participation un peu plus importante qu'au premier tour (220 votants de plus, mais 255 bulletins blancs de plus aussi), Gérard Dériot et Corinne Trebosc-Coupas l'emportent sur le fil, à 48 voix du binôme communiste, qui était arrivé en tête au 1er tour (20 voix de plus).

Pour ses partisans, cette victoire est un soulagement, presque une surprise. "On revient de loin !" entend-on dans la salle. Pour Gérard Dériot, cette petite phrase a un sens encore plus profond. A 70 ans, si ses rapports avec l'assemblée départementale sont nouveaux, ceux qu'il a entretenus avec feu le conseil général étaient appuyés. Ce sénateur de l'Allier (depuis 1998), adjoint au maire de Cérilly et président de la Communauté de Communes du Pays de Tronçais, a aussi été Président du Conseil général de l'Allier par 2 fois, de 1992 à 1998 puis de 2001 à 2008.

Lorsqu'un élu local acquiert un troisième mandat local (...) et se trouve ainsi placé en situation de cumul prohibé, il dispose d'un délai de 30 jours, à compter de la date de la vacance du siège dans lequel il a été nommé, pour faire cesser cette incompatibilité en démissionnant du mandat de son choix. 
(articles L. 270, L. 272-6 et L. 360 du code électoral dans leur nouvelle rédaction issue de la loi n° 2002 - 276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité)


Et c'est là que se pose un petit problème pour Gérard Dériot, qui s'était déjà retrouvé dans cette situation il y a moins d'un an, en avril 2014, et qui avait alors choisi de démissionner... du Conseil Général. Dans un communiqué, il expliquait alors le choix qu'il faisait de préférer son poste de Président de la Communauté de Communes du Pays de Tronçais à celui de Conseiller général.

"La toute récente loi sur les mandats locaux me contraint à faire un choix difficile. Ainsi, il me faut démissionner, avec regrets, du mandat de conseiller général, pour demeurer Président de la Communauté de Communes.
Cela va permettre à ma suppléante Corinne Trebosc, adjointe au Maire d’Ainay-le-Château, de devenir notre conseillère générale. J’ai totalement confiance en elle pour représenter notre canton et nous défendre efficacement. Je lui souhaite bonne chance dans cette fonction, je l’assure de mon soutien total et je compte bien poursuivre le travail d’équipe réalisé avec elle depuis 2011.
Plus que jamais, j’ai à cœur de mettre toute mon énergie au service de la défense de nos communes et de notre Pays de Tronçais. Je le fais déjà, au plus haut niveau, en tant que Sénateur, représentant et défenseur de l’Allier."


Un an plus tard, le revoilà pourtant candidat, puis élu sur le canton de Boubon l'Archambault, en binôme cette fois avec Corinne Trebosc-Coupas. Les deux situations présentent malgré tout une petite différence. Entre temps, l'Allier a basculé à droite, grâce aux 48 voix gagnées par Gérard Dériot, et un poste de Président s'offre donc à la droite, et pourquoi pas à Gérad Dériot lui-même qui "en tant qu'ancien Président du Conseil Général, attendait ce moment avec impatience." Ce moment étant bien sûr le rebasculement à droite de l'assemblée départementale.
Lundi 30 mars, le groupe URB auquel Gérard Dériot appartient doit se réunir pour décider de qui sera le ou la candidat(e) à la présidence de la nouvelle Assemblée départementale de l'Allier. Le nom qui en sortira sera sans doute un premier indice pour savoir quel mandat électoral Gérard Dériot compte abandonner dans les jours qui viennent.

 

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